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Munafa ebook

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Read Ebook: Nur wer die Sehnsucht kennt ... by Boy Ed Ida

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Ebook has 2961 lines and 90945 words, and 60 pages

L'Acad?mie des sciences et le capitaine Corcoran.

Pendant ce temps, le flot coulait toujours, et M. le docteur Maurice Schwartz, de Schwartzhausen, se perdait en consid?rations infinies sur l'origine et les cons?quences probables de ses d?couvertes. Tout ? coup l'horloge sonna trois coups et tout le monde s'?veilla. Alors le pr?sident prit la parole:

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M. Schwartz ayant donn? son consentement, on se h?ta de remettre la lecture ? un autre jour et de parler d'autre chose.

Alors un petit homme se leva, qui avait la barbe et les cheveux blancs, les yeux vifs, le menton pointu, et dont la peau semblait coll?e sur les os, tant il ?tait maigre et d?charn?. Il fit signe qu'il allait parler, et tout le monde aussit?t garda le silence, car il ?tait de ceux qu'on ?coute et qu'on se garde d'interrompre.

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Ce qui fut fait sur l'heure, et chacun alla d?ner.

Les concurrents se pr?sent?rent en foule et brigu?rent les suffrages de l'Acad?mie; mais l'un ?tait faible de complexion, l'autre ?tait ignorant, un troisi?me ne connaissait des langues orientales que le chinois ou le turcoman, ou le pur japonais. Bref, plusieurs mois s'?coul?rent sans que l'Acad?mie e?t fait un choix entre les candidats.

Enfin, le 26 mai 1857, l'Acad?mie ?tant en s?ance, on remit au pr?sident la carte d'un ?tranger qui demandait ? ?tre admis sur-le-champ.

Sur cette carte ?tait le nom: Le capitaine Corcoran.

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Personne ne le connaissait. Mais l'assembl?e, qui ?tait curieuse comme toutes les assembl?es, voulut voir l'?tranger.

La porte s'ouvrit et le capitaine Corcoran parut.

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--Dans l'embarras! interrompit le pr?sident d'un air hautain, vous vous trompez, monsieur. L'Acad?mie des sciences de Lyon n'est jamais dans l'embarras, non plus qu'aucune autre acad?mie. Je voudrais bien savoir ce qui embarrasse une soci?t? savante qui compte parmi ses membres, j'ose le dire,--mettant ? part l'homme qui a l'honneur de la pr?sider,--tant de beaux g?nies, de belles ?mes et de nobles coeurs....>>

Ici l'orateur fut interrompu par trois salves d'applaudissements.

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Il fit demi-tour ? gauche et s'avan?a vers la porte.

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--Voici, r?pondit Corcoran, vous cherchez le Gouroukaramt?, n'est-ce pas?>>

Le pr?sident sourit d'un air ironique et bienveillant ? la fois.

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--Oui, c'est moi.

--Vous connaissez les conditions du legs de M. Delaroche, notre savant et regrett? confr?re?

--Je les connais.

--Vous parlez anglais?

--Comme un professeur d'Oxford.

--Et vous pouvez en donner une preuve sur-le-champ?

--Non, non, se h?ta de dire le pr?sident, qui n'avait de sa vie entendu parler la langue de Shakspeare, except? au th??tre du Palais-Royal. C'est fort bien, cher monsieur.... Et vous connaissez aussi le sanscrit, je suppose?

--Quelqu'un de vous, messieurs, serait-il assez bon pour demander un volume de Baghavat? Pouran?? J'aurai l'honneur de l'expliquer ? livre ouvert.

--Oh! oh! dit le pr?sident. Et le parsi? et l'indoustani?>>

Corcoran haussa les ?paules.

<> dit-il.

Et tout de suite, sans h?siter, il commen?a dans une langue inconnue un discours qui dura dix minutes. Toute l'assembl?e le regardait avec ?tonnement.

Quand il eut fini de parler:

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--Par la plan?te que M. Le Verrier a d?couverte! r?pondit le pr?sident, je n'en sais pas le premier mot.

--Eh bien! dit Corcoran, c'est de l'indoustani. C'est ainsi qu'on parle ? Kachmyr, dans le Nep?l, le royaume de Lahore, le Moultan, l'Aoude, le Bengale, le Dekkan, le Carnate, le Malabar, le Gandouna, le Travancor, le Co?mbetour, le Maissour, le pays des Sikhs, le Sindhia, le Djeypour, l'Odeypour, le Djesselmire, le Bikanir, le Baroda, le Banswara, le Noanagar, l'Holkar, le Bopal, le Baitpour, le Dolpour, le Satarah et tout le long de la c?te de Coromandel.

--Tr?s-bien! monsieur. Tr?s-bien! s'?cria le pr?sident. Il ne nous reste plus qu'une question ? vous faire. Excusez mon indiscr?tion. Nous sommes charg?s, par le testament de notre regrettable ami, d'une si lourde responsabilit?, que nous ne saurions trop....

--Bon! dit Corcoran. Parlez librement, mais vite, car Louison m'attend.

--Louison! reprit le pr?sident avec dignit?. Qui est cette jeune personne?

--C'est une amie qui me suit dans tous mes voyages.>>

A ces mots, on entendit un bruit de pas pr?cipit?s dans la salle voisine. Puis une porte fut ferm?e avec un grand fracas.

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--C'est Louison qui s'impatiente.

--Eh bien, qu'elle attende, continua le pr?sident. Notre Acad?mie n'est pas, je suppose, aux ordres de Mme ou Mlle Louison.

--Comme il vous plaira,>> dit Corcoran.

Et, prenant un fauteuil que personne n'avait eu la politesse de lui offrir, il s'assit, commod?ment appuy? pour ?couter le discours de l'acad?micien.

Or, le savant homme ?tait fort en peine pour trouver un exorde, car on avait oubli? de mettre sur la table de l'eau et du sucre, et chacun sait que le sucre et l'eau sont les deux mamelles de l'?loquence. Pour r?parer cet oubli impardonnable, il tira le cordon de la sonnette.

Mais personne ne parut.

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