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Munafa ebook

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Read Ebook: Du Diable à Dieu by Rett Adolphe Copp E Fran Ois Author Of Introduction Etc

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Ebook has 570 lines and 38233 words, and 12 pages

aves.

Allais-je leur expliquer que les savants honn?tes se r?cusent touchant le probl?me des origines? Que quelques-uns se bornent ? formuler de vagues hypoth?ses? Que les charlatans du d?terminisme simpliste lancent, comme des bolides, des affirmations aussi cat?goriques que peu satisfaisantes?

Si j'avais ?t? un politicien ou l'un de ces vulgarisateurs qui farcissent de notions h?t?roclites la cervelle des prol?taires, je n'aurais pas h?sit? ? leur servir quelque amphigouri o? le fracas des mots aurait dissimul? plus ou moins le n?ant des id?es. Mais, au d?triment de ma r?ussite dans le socialisme, je n'ai jamais su affirmer ce que je ne connais pas. Pourtant, le peuple ?tant tr?s friand de faconde, il m'e?t ?t? facile de satisfaire mes interlocuteurs; seulement voil?: tant de bonne foi chez ces pauvres gens me touchait; je m'en serais voulu ? mort si je les avais tromp?s.

Je restais l?, t?te basse, en silence.

--Eh bien? reprit le jardinier, impatient d'ou?r mes r?v?lations.

--Eh bien, dis-je, pouss? par la v?rit?, la Science ne peut pas expliquer comment le monde a commenc?.

A cette d?claration, de l'?bahissement, du d?sappointement, un vrai chagrin se peignirent sur les visages. C'?tait peut-?tre un peu comique, mais surtout fort attendrissant, car le peuple a soif de certitudes.

--Nom d'une pipe, cria le menuisier, dans tous les journaux et les brochures que nous lisons, on nous rab?che que la Science explique tout, donne la raison de tout; en dehors d'elle il n'y a que des blagues invent?es par les pr?tres, d'accord avec les riches, pour exploiter les travailleurs. Vous-m?me, tout ? l'heure, vous venez de nous dire que la Science ?tait la seule chose ? quoi un homme libre devait croire. Et maintenant voil? que nous vous demandons la chose la plus importante, le comment nous existons, quoi, et vous nous r?pondez que personne n'en sait rien... quel d?chet!

Les autres approuv?rent ce discours avec ?nergie. Ils me somm?rent, de nouveau, de leur fournir une solution, tellement il leur semblait ridicule, anormal, monstrueux que leur ch?re Science, la d?esse dont on leur vante sans r?pit l'infaillibilit?, f?t en d?faut sur un point qu'ils tenaient--fort judicieusement--pour essentiel.

Moi, je n'?tais pas fier et je ne savais trop comment me sortir de l'impasse o? je m'?tais fourvoy?. Pour faire diversion, j'eus recours aux hypoth?ses. Je leur d?ballai le bagage habituel; l'?volution indiqu?e par Lamarck, d?velopp?e, en conjectures s?duisantes, par Darwin, la mon?re de Haeckel, les racontars sur la force et la mati?re de Buchner, les syllogismes d?terministes. Je crois aussi me rappeler que je fis une incursion chez Diderot. Ils m'?coutaient avec d?votion, quoique le fumet de ces viandes creuses ne leur caress?t gu?re les m?ninges.--N?anmoins je dus en revenir, bon gr?, mal gr?, ? cette constatation que la Science se d?clarait impuissante ? expliquer l'?nigme de l'univers.

Mes partenaires ?taient tout ? fait d?confits. Ils commen?aient ? me darder des regards m?fiants comme s'ils soup?onnaient que, poss?dant la clef qui ouvre les portes de la certitude, je tenais ? la garder pour moi seul.

--Ah! c'est tout de m?me emb?tant, prof?ra le chaisier, en hochant la t?te, pourquoi ne voulez-vous pas nous dire la v?rit??

Le mastroquet intervint, d'une voix p?teuse:

--Moi, je m'en fiche, vous savez... y a pas besoin de s'occuper de ces foutaises qui emp?chent de rigoler. Ce qu'il nous faut, c'est la r?volution sociale, et demain, s'il y a moyen. C'est bien notre tour d'?tre riches et que les pauvres bougres bouffent leur content!

--Et principalement qu'ils boivent ? gogo, n'est-ce pas mon vieux, dit le jardinier. Toi, tu ne vois pas plus loin que le fond de ton verre. Mais nous autres nous en voulons davantage. Puisque le citoyen Rett? s'en lave les mains de nous expliquer le commencement du monde, nous nous adresserons ailleurs. Il y a le citoyen N... qui fera moins de mani?res. Je parie qu'il est fix?, lui.

Ce N... petit rentier, ancien plumassier, ?tait une sorte de Homais qui t?moignait d'un grand z?le pour la destruction de <>. Totalement stupide, bavard intarissable, tout d?bordant de vocables scientifiques ? quoi il comprenait peu de chose, il ?blouissait les ouvriers par un flux copieux de diatribes contre l'Eglise. Au surplus, c'?tait un sectaire habit? par un diable balourd, mais fort violent. Il se vouait, plus sp?cialement, ? la suppression des crucifix, tant sur les routes que dans les ?coles et ? la porte des cimeti?res. La seule vue d'une croix le mettait en fureur et, alors, il ne se calmait qu'apr?s avoir invectiv? Notre-Seigneur.--Il est mort comme il sied: il r?clama au moment terrible un pr?tre et l'extr?me onction avant de s'en aller pourrir.

Quoi qu'il en soit, je me dis, qu'en se r?f?rant ? un tel fr?n?tique, mes interlocuteurs couraient le risque d'?tre asperg?s d'une abondante ros?e de sottises. Mais je me gardai bien d'?mettre cette r?flexion ? voix haute car, s?rement, j'eusse ?t? tax? de jalousie ? l'?gard d'un <> qui avait fait ses preuves.

Je pris cong? sur des poign?es de main fort molles. J'avais perdu les neuf-dixi?mes de mon prestige. Je ne m'en pr?occupais gu?re. Je me sentais profond?ment troubl?, mal ? l'aise, et j'?prouvais le besoin de r?fl?chir, seul ? seul, avec ma conscience.

Gagnant la for?t, je suivis le sentier qui serpente ? travers la futaie des Fosses-Rouges. Il ?tait environ dix heures du soir. La nuit de juin r?gnait, toute ti?de, toute bleue, tout embaum?e, sous les arbres. De l?gers souffles chuchotaient dans les feuillages. Aux interstices des hautes frondaisons, je voyais scintiller les ?toiles. Le rossignol chantait.

Je ne go?tai pas, comme d'habitude le charme de l'ombre et du silence. Mon coeur pesait, tr?s lourd, dans ma poitrine, j'avais presque envie de pleurer; un remords, qui m'?tait insolite, s'agitait en moi.

Quoi, me dis-je, tu viens d'exalter ces hommes simples et pleins de bonne volont? au nom de la science. Tu leur as promis le paradis terrestre pour apr?s-demain et quand ils t'ont demand? sur quel granit asseoir l'?difice que tu leur proposes de construire, tu as ?t? oblig? de rester coi. Inculquer ? des ignorants une doctrine qui manque de premiers principes, ce n'est tout de m?me pas tr?s loyal. Et il n'y a pas ? tergiverser: probablement que jamais tu ne seras fichu de tourner cette difficult?... Entasse Darwin sur Haeckel, Lamarck sur Geoffroy Saint-Hilaire, ?taie le transformisme avec le monisme, toutes ces ma?onneries chancellent sur du sable mouvant. Tu dois l'avouer: cet oc?an t?n?breux, le myst?re du monde, ne cesse de d?molir tes constructions.

Je sais bien comment tu t'en tires ? part toi. Tu te d?robes parmi le scepticisme transcendant. Tu te dis: suis-je assur? moi-m?me d'exister? D?s lors, pourquoi le monde serait-il autre chose que le cauchemar d'un D?miourge qui dig?re mal?

Aussit?t j'eus un bon mouvement. En tout cas, continuai-je, je me promets de ne plus m'exposer ? mentir ou bien ? battre en retraite devant les objections des simples. Jusqu'au moment o? j'aurai acquis une conviction ferme et scientifique touchant les origines, je ne propagerai plus le socialisme par la parole.

Cependant, je me h?tai d'ajouter: cela ne m'emp?chera pas de combattre par mes livres et mes articles. J'?viterai tout ce qui pourrait jeter des doutes sur le Progr?s dans l'esprit du peuple. Rien qu'en recommandant la destruction de l'armature bourgeoise qui nous enserre, on peut obtenir de bons r?sultats...

Je me disais ces choses. Et pourtant je demeurais inquiet, triste jusqu'au fond de mon ?tre. J'errais sous les ramures. Malgr? moi, j'implorais de je ne savais qui une r?ponse ? cette question des origines que je croyais avoir si d?lib?r?ment ?cart?e de mes pens?es. Je levais les yeux vers le ciel sombre, fourmillant d'?toiles, et il me semblait voir s'y dessiner le sourire formidable d'un sphynx.

Rien, rien, rien, ne m'?clairait. Tout ?tait taciturne. Et les noirs halliers r?pandaient dans mon ?me leur vaste obscurit?.

Bah! finis-je par m'?crier, j'ai la t?te fatigu?e. Je suis las d'avoir discouru pendant deux heures. Demain mon cerveau se raffermira... Rentrons nous coucher.

Plus de trois ans ont pass? depuis cette soir?e o? je fus mis en d?route.--Aujourd'hui que la Lumi?re ineffable daigne m'?clairer, je crois que le Bon Dieu choisit cette occasion de ma conf?rence pour commencer ? m'investir.

Gr?ces lui en soient rendues ? jamais!

Malgr? ce premier ?veil de ma conscience, j'?tais beaucoup trop enfonc? dans l'ab?me d'orgueil et de sensualit? o? j'avais roul? depuis si longtemps pour que mon ?me rest?t ?lev?e vers le Bon Dieu. Je devais subir encore bien des traverses, regimber, souventes fois, contre les appels de la Gr?ce, me souiller de la fange des passions jusqu'? l'?coeurement, avant de trouver le chemin d?finitif par o? je me hissai vers l'?ternelle Beaut?.

J'allais entrer dans une p?riode de fluctuations extr?mes. J'allais courir de doctrine en doctrine, cherchant partout une foi qui calmerait l'inqui?tude de mon coeur; et naturellement je ne la trouvais pas.

Je fus alors pareil ? ces agit?s dont parle si admirablement la soeur Catherine Emmerich: <>

La douloureuse Passion de N.-S. J?sus-Christ, p. 115.

Des fissures l?zardaient donc les murailles du temple o? j'avais intronis? la Science. Toutefois, j'?tais encore si p?tri des sophismes de la raison humaine, que je ne pouvais me r?soudre ? les d?molir pour de bon. C'est en vain que je vis le transformisme s'en aller en poussi?re sous la critique de M. Quinton. C'est en vain que je dus admettre la probabilit? de la th?orie qui oppose la constance des esp?ces aux d?ductions h?tives des ?volutionnistes. Je n'?tais pas arriv? au point o? je fus oblig? de v?rifier que la science est un cin?matographe o? se succ?dent de vacillantes images.

Puis ce qui me r?pugnait aussi chez ces Pharisiens du savoir, c'?tait leur arrogance. Leur d?dain pour l'art d?sint?ress? passe l'imagination. Tout ce qui est propre, ?lev?, salubre, ils le ha?ssent. Enfin ils ?prouvent un plaisir vraiment diabolique ? coasser contre le divin.

Je fis un nouveau pas en avant le jour o? je m'aper?us, peu apr?s la soir?e de ma conf?rence, que notre fameux Progr?s--moyeu du carrosse o? les gens de science, inf?od?s ? Marianne, charrient leur idole vers la Tour de Babel--n'?tait qu'une illusion.

En effet, me dis-je, le Progr?s n'existe pas puisqu'il est de constatation exp?rimentale que les d?sirs et les app?tits croissent proportionnellement aux satisfactions qu'on leur donne. Prenons les chemins de fer: quand ils furent invent?s, on les tint pour un grand progr?s sur les diligences et les pataches. Maintenant, on commence ? les comparer aux tortues les moins ingambes. Et l'on r?ve de v?hicules ?lectriques qui feraient du deux cents ? l'heure.--Il en est de tout ainsi. De sorte, conclus-je, que le Progr?s ressemble ? un ?cureuil qui galope, affol?, dans une cage cylindrique et mobile sans jamais arriver nulle part. La cage est plus ou moins dor?e, mais enfin c'est une cage.

Ainsi la Science branlait au vent et je venais de d?visser, en moi, son appendice: le Progr?s. D?s lors, que restait-il de ma foi dans le splendide avenir r?serv? ? l'humanit? par sa pr?tendue ?volution vers le bien-?tre absolu et les marmites pleines?

Pas grand'chose.

Mais ici, je dois revenir en arri?re.

Ant?rieurement ? cette p?riode, j'avais travers? divers partis politiques sans r?ussir ? me fixer dans aucun. Vers l'?ge de vingt-sept ans, j'avais ?t? s?duit, comme beaucoup d'?crivains de ma g?n?ration, par les th?ories simplistes de l'Anarchie. <> me paraissait susceptible de donner de bons fruits. La formule anarchiste n'est point complexe; la voici: jetons tout par terre: Dieu, patrie, famille, propri?t?, lois, traditions. Gardons-nous, ensuite, de restaurer le principe d'autorit? sous quelque forme que ce soit. Alors les hommes, d?livr?s des entraves qui s'opposent au d?veloppement de leur personnalit?, tomberont dans les bras les uns des autres et, partageant, selon les besoins de chacun, tous les biens de la terre, vivront dans une f?te perp?tuelle, parce qu'ils seront ? la fois enti?rement libres et enti?rement solidaires.

On reconna?t l? une d?rivation de quelques-unes des r?veries ch?res ? Jean-Jacques Rousseau.

Les adh?rents de l'Anarchie se recrutent parmi toutes les classes de la soci?t?. On trouve chez eux des snobs, d?sireux de se singulariser et d'ahurir leur entourage par de truculents discours; des jeunes gens riches, d?traqu?s par la recherche des sensations in?dites et dont cette doctrine, farouche et languide ? la fois, chatouille agr?ablement le syst?me nerveux. On y rencontre des rat?s de l'enseignement et de l'art qui en veulent au monde entier de leur impuissance; des malchanceux aigris par la mis?re; des envieux, jaunes de bile recuite; des ?clop?s et des disgraci?s que leurs b?quilles ou leur bosse indignent; des brutes sanguinaires du genre de celle qui assassina la malheureuse Elisabeth d'Autriche; des illumin?s et des exalt?s que la souffrance humaine supplicie, mais qui n'y voient de rem?de que par la torche, les explosifs et le couteau; pas mal d'ouvriers d?sireux de s'instruire et que les pesantes ratiocinations du collectivisme rebutent; des sentimentaux bizarres dont la glande lacrymale suinte pour un chien ?cras? mais qui hurlent de joie d?s qu'un capitaliste culbute et se fracasse avec son automobile.

Tous, d'ailleurs, sont poss?d?s d'un orgueil incroyable; chacun d'eux se tient pour l'homme libre en soi. Et par une r?sultante oblig?e de cet ?tat d'esprit, d?s que les mots: Dieu ou religion leur viennent ? la bouche ou sous la plume, ils se mettent ? jurer et ? cracher comme des chats sauvages.

Tels quels, les anarchistes forment un clan ? part dans le socialisme. D?pourvus d'ambition, r?prouvant la conqu?te du pouvoir, situant le triomphe de leur chim?re dans le plus lointain avenir, ils demeurent indemnes des salet?s politiques o? barbottent les s?ides des Millerand, des Jaur?s et des Guesde. Peut-?tre aussi sont-ils un peu moins enjuiv?s que les collectivistes.--Ils vivent enfonc?s dans leur id?al, tout ? l'Eden de frairies sans fin qu'ils imaginent. Ils ne sortent de leur songe que pour maudire l'?go?sme, la soif de lucre et la bassesse d'id?es qui caract?risent la soci?t? actuelle. Leurs vaticinations et leurs invectives ne manquent pas alors d'une certaine grandeur.

Qui ne poss?de point la foi peut donc se laisser attirer, un certain temps, par les parties g?n?reuses et les illusions po?tiques de la doctrine anarchiste. Mais bient?t on r?fl?chit. Et l'on ne tarde pas ? s'apercevoir que la soci?t? telle que la souhaitent ces sectaires ne pourrait subsister que si toutes les facult?s humaines gardaient un constant ?quilibre entre elles. L'?me, au sens anarchiste, devrait ?tre pareille ? une balance dont les plateaux resteraient toujours de niveau m?me lorsqu'on mettrait un poids dans l'un d'eux.

Des hommes d?pourvus de moelle ?pini?re, d'estomac et d'organes reproducteurs seraient tout ? fait qualifi?s pour pratiquer l'Anarchie. Mais les hommes tels qu'ils furent cr??s ne peuvent se vouer ? la r?alisation de ce r?ve sans choir sous le joug du Prince des T?n?bres puisque, ignorant ou refusant la Gr?ce du Bon Dieu, ils ne recherchent que la satisfaction ?perdue de leurs cinq sens.

Bien que je me tra?nasse encore dans la nuit, mon jugement finit par se r?volter, contre cette doctrine par trop anti-naturelle. Puis la rage ?galitaire de la plupart des anarchistes, la sottise p?dante des fruits secs, les arguties monotones des scolastiques de la bande, le vol et le meurtre pr?conis?s sous les noms de vengeance ?quitable et de <> me d?go?t?rent. Je me ressaisis. Mais, h?las, ce ne fut qu'apr?s avoir blasph?m? en prose et en vers, chant? l'?ge d'or anarchiste, sem? la haine, exalt?, comme des martyrs, maints lanceurs de bombes et attis? l'esprit de r?volte parmi un certain nombre de jeunes gens dont cette folle litt?rature flattait les mauvais instincts... C'est l?, aujourd'hui, un de mes grands sujets d'affliction. Aussi, je prie les chr?tiens entre les mains de qui tomberaient quelques-uns des ?crits o? je m'?garai de la sorte de les d?truire par le feu. Ce sera une bonne oeuvre...

Echapp? de l'anarchie, o? pouvais-je aller? Tout impr?gn? de sophismes r?volutionnaires, je fis un voyage de d?couverte chez les collectivistes. Ce n'?tait pas que leurs th?ories m'agr?assent; mais je me disais que, m?me sans y adh?rer, je pourrais peut-?tre, dans leurs rangs, instruire les prol?taires et les fortifier pour la lutte contre les Bourgeois pr?potents qui les pressurent. M'abstenant d?sormais de propager l'anarchisme, je t?chai n?anmoins d'apprendre aux ouvriers ? sauvegarder leurs int?r?ts. Je pr?conisai les syndicats; j'en organisai m?me un, compos? d'ouvriers du b?timent. Mais, je fus jalous?, puis calomni? par les professionnels de l'agitation syndicale qui se figuraient--tr?s ? tort du reste--que je briguais au moins un mandat de conseiller municipal et qui, voyant l'assiette au beurre venir ? eux, se jugeaient beaucoup plus d?sign?s que moi pour y mettre la main. Ils m'ali?n?rent les travailleurs que j'avais group?s. Si bien qu'un jour, je fus hu? de la belle fa?on et pri?, en termes peu am?nes, de ne plus repara?tre au si?ge du syndicat que j'avais fond?.

Je n'en voulus pas aux pauvres gens qu'on avait tourn?s contre moi. Le peuple est un enfant indisciplin?. Du moment qu'on lui inculque qu'il peut faire ce qu'il lui pla?t, il s'empresse de briser les jouets qu'on lui donne. Ce qu'il lui faut, c'est un ma?tre indulgent mais ?nergique.

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