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Munafa ebook

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Read Ebook: Le supplice de Phèdre by Deberly Henri

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Ebook has 833 lines and 57470 words, and 17 pages

--On peut penser avec sagesse, r?partit H?l?ne, sans avoir toujours les mains propres.

Le commandant haussa l'?paule d'un air afflig? et fit quelques pas en silence. Tout ? coup, s'arr?tant et secouant la t?te:

--Ce n'est pas tout! d?clara-t-il. Non, ce n'est pas tout! Je vais encore vous ennuyer, mais ce n'est pas tout! Il n'y a pas que cette question de la soci?t?. Sans me croire ni plus fin, ni plus fort qu'un autre, je vois en moi-m?me assez clair et je sais parfaitement la cause de mon trouble. Surtout, H?l?ne, prenez ceci sans arri?re-pens?e, n'allez pas me pr?ter de la malveillance! Je dis ce que j'ai sur le coeur. Mon exp?rience me montre une faute et je crie: casse-cou! C'est, je crois, mon devoir de chef de famille. Je vous ai vue ?lever Marc dans l'irr?ligion sans intervenir entre vous, me donnant pour excuse qu'un homme est un homme et qu'apr?s tout j'en connaissais qui vivaient honn?tes sans un fond solide de croyances. Raison mis?rable? Il n'importe! Elle m'?pargnait le gros ennui de vous contrarier. Mais, ? pr?sent, ma ch?re petite, il s'agit d'une fille et les circonstances sont tout autres. Bien des femmes ne sont pas des femmes sup?rieures et, faute d'avoir naturellement d'assez grandes ressources, elles ont besoin, pour r?sister, d'un appui moral quand la tentation s'empare d'elles. Laissons m?me de c?t? cet argument-l?! Voyons les choses plus ?troitement et plus pratiquement! Croyez-vous sans danger pour Marie-Th?r?se, et je veux dire pour son bonheur, son futur mariage, car enfin ces choses-l? se pr?parent de loin, l'impi?t? syst?matique dans laquelle elle pousse? La religion garde chez nous un prestige ?norme et vous n'?tes pas sans fr?quenter des m?res d'une foi ti?de qui rougiraient d'avoir pour bru une libre-penseuse. Que de maisons pourraient ainsi lui ?tre ferm?es! Un peu de complaisance de votre part entretiendrait Marie-Th?r?se dans les vieux principes et suffirait ? l'?loigner d'?preuves fort p?nibles. Je ne vous demande pas votre conversion, mais un sacrifice aux usages.

H?l?ne avait laiss? couler sans interruption l'expos? de conscience fait par son mari. Lorsqu'il se tut, un peu g?n? de ce long discours qui d?rogeait singuli?rement ? ses habitudes:

--Mais, Michel, les enfants sont-ils donc des monstres? lui demanda-t-elle l?g?rement. A vous entendre, on pourrait croire que je les n?glige, ou, qui pis est, que je les g?te, qu'ils me font tourner, que je leur inculque une morale...

--Vous m'avez compris, dit Michel. A Dieu ne plaise que j'aventure la moindre critique sur l'?ducation qu'ils re?oivent! Ils sont conduits sup?rieurement... mais comme des pa?ens.

--Plaignez-vous! jeta-t-elle de sa belle voix gaie. Plaignez-vous, Marc a fait sa premi?re communion, Marie-Th?r?se est baptis?e et fera la sienne, tout cela par ?gard pour vos sentiments. Plus d'une autre, ? ma place, s'en f?t moins souci?e! Car, enfin, reprit-elle en dressant la t?te, vous m'avez toujours laiss?e libre!

--J'ai toujours eu confiance en vous, r?partit Michel. Une femme plus droite, plus consciencieuse, plus intelligente, j'aurais pu la chercher autour de la terre sans jamais trouver son fant?me. C'est pourquoi, plus je vais, plus je r?fl?chis, moins je m'explique certains d?tails de votre conduite. Tenez, prenons Marc, par exemple! L'enfant sortait de mains chr?tiennes quand vous l'avez eu. Vous aurait-il co?t? beaucoup, m?me ne croyant pas, de continuer ? le nourrir dans une religion qui est, malgr? vous, celle des n?tres?

--J'ai essay?, fit la jeune femme d'un accent r?veur.

Son mari parut incr?dule.

--Oh! pas longtemps! corrigea-t-elle. Pas longtemps, c'est vrai! Juste assez, mon ami, pour m'apercevoir qu'? pr?senter ce que je tiens pour des billeves?es comme des v?rit?s essentielles, je perdais simplement toute ma dignit?. Ne joue pas qui veut d'une doctrine! C'est affaire d'?quilibre et de complexion. L'acte de foi peut humilier quand il n'enflamme pas.

--Cependant, fit Michel, dans de jeunes natures...

--Si vous saviez, reprit H?l?ne riant ? pleine gorge, comme une bonne punition est meilleure que Dieu pour tenir un enfant dans l'ob?issance! Regardez donc Marie-Th?r?se, comme elle est tranquille! Tout ? l'heure, quand son fr?re l'a plong?e dans l'eau, nous l'avons ? peine entendue. Si, au lieu de la peur d'une solide r?cl?e, elle avait en simplement celle d'attrister son ange ou de faire pleurer la Sainte Vierge, supposez-vous qu'elle nous aurait ?pargn? ses cris?

--Ceci n'est pas un argument! observa Michel Loin de mettre un obstacle ? la discipline, les principes chr?tiens la renforcent.

--Bon! mais encore faut-il que l'enfant s'y pr?te! Ce qu'on appelle l'?ge de raison n'est pas un vain mot. Allez donc vous r?pandre en exhortations que vous jugez au fond de vous sottes et mensong?res quand vous sentez qu'elles sont re?ues dans l'indiff?rence! A l'approche du sublime et du myst?rieux, certaines natures, ni plus mauvaises, ni meilleures que d'autres, d'instinct se replient et font boule. Que de fois ne l'ai-je pas constat? chez Marc!

Un court silence, d?j? tr?s doux, suivit cette r?plique. Michel Sor? n'?tait pas homme ? tenir longtemps devant une d?fense de sa femme.

--Rien ne dit que sa soeur e?t ?t? comme lui, laissa-t-il tomber d'une voix molle.

--Allons donc! fit H?l?ne. Je la connais bien! Moralement, c'est tout moi, cette enfant, Michel.

Ils s'?taient arr?t?s sur le bord de l'eau. Le commandant pointa sa canne dans une direction o? deux t?tes rapproch?es ?mergeaient des vagues, parut h?siter une seconde, puis demanda soup?onneusement, les paupi?res clign?es:

--Qu'est-ce que c'est donc que cette personne qui nage avec Marc?

--La petite Vulmont, dit H?l?ne. C'est la fille d'un docteur du quartier Monceau.

--Ah! Bonne famille? Faites attention! Avant-hier, d?j?... Et puis, je trouve, reprit Michel, qu'ils vont un peu loin. Tenez, regardez-les, je crois qu'ils causent... Vous, ?a ne vous offusque pas cette camaraderie?

H?l?ne, du coup, se mit ? rire comme une pensionnaire.

--Mais pas le moins du monde! Quel mal font-ils? Ils se sont vus deux ou trois fois dans des excursions et Marc la rencontre au tennis... Avec tout ?a, vous m'amusez et j'en oublie l'heure! ajouta-t-elle en consultant une toute petite montre que retenait ? son poignet une ganse de moire bleue.

Une main pr?s de la bouche, elle cria:

--Marc!

L'adolescent, ? cet appel, leva les deux bras et se laissa couler sur place, en mani?re de jeu.

--Marc! fit-elle de nouveau, lorsqu'il reparut.

Mais il filait le long du flot, la joue gauche couch?e et le visage, de temps en temps, cach? par la mer.

Une puissante expression de m?contentement se peignit tout ? coup sur les traits d'H?l?ne. Laissant l? son mari qui remuait des algues, elle fit sortir Marie-Th?r?se, lui mit son peignoir et la poussa d'un pas rapide jusqu'? la cabine.

A peine en avait-elle ferm? la porte que Marc, hors d'haleine, y frappait.

--Que signifie? s'?cria-t-elle en l'apercevant, avec la s?che intonation, l'air de t?te furieux, la posture que l'on prend pour gronder un mioche. Un quart d'heure, ? pr?sent, ne te suffit plus? Je te fais signe de revenir et tu vas plus loin?

--L'eau ?tait si bonne! souffla-t-il.

Sa belle-m?re, agac?e, le fit taire du geste.

--Inutile de partir dans tes sottes r?pliques! Retiens ceci, poursuivit-elle, un doigt battant l'air: une fois pour toutes, je te dispense de tes r?flexions, tes explications, je m'en moque! Je te prie de rentrer lorsque je t'appelle... et pas cinq minutes apr?s, sur-le-champ!

L'adolescent baissa la t?te sous cette algarade et commen?a silencieusement ? se d?v?tir du maillot de laine bleue qui collait ? lui.

Le 7 janvier 1912, soit treize ans plus t?t, le capitaine marin Michel Sor?, sa toute jeune femme ayant pris froid au sortir d'un bal, s'?tait, ? son insu, r?veill? veuf, avec la charge de son fils ?g? de quatre ans. Il naviguait ? cette ?poque dans les mers de Chine. La terrible nouvelle l'avait frapp? comme son navire venait d'entrer en rade de Hong-Kong, et d'autant plus d?sempar?, d'autant plus rompu que la d?p?che lui apprenait simultan?ment et la maladie, et la mort.

Michel n'avait plus ses parents. Ceux qu'il tenait de son alliance habitaient Quimper ou, plus exactement, ? quelques kilom?tres de cette ville, une propri?t? assez vaste o? ils menaient une vie paisible et sans pr?tentions. Ils y avaient recueilli Marc apr?s les obs?ques, heureux, les pauvres gens, dans leur chagrin, d'ainsi pouvoir acclimater et garder entre eux l'enfant mis au monde par leur fille.

Les toutes premi?res ann?es d'un ?tre ont toujours du charme, fussent-elles incolores, m?me s?v?res, et elles lui laissent un souvenir qui parfume sa vie tant que celle-ci, par des ?preuves ? l'exc?s blessantes, ne les a pas trop d?form?es. Ceci est vrai pour le jeune prince combl? d'attentions comme pour le fils de l'ouvrier n? dans une mansarde et qui s'y est cru mis?rable. Mais, si l'on veut, par folle tendresse, doter une enfance d'une f?licit? sans limites, c'est la campagne qu'il faut choisir pour son d?veloppement. L?, tout d?sir peut s'exprimer, tout plaisir se prendre, l'ind?pendance ignore ses digues les plus ordinaires. Entre l'objet qui le captive et sa main tendue, le petit d'homme, ? condition d'?tre souple et fort, ne voit se dresser nul obstacle. Les fruits et les fleurs, il s'y roule. Les animaux, pour la plupart, sont des fr?res agiles qui lui ob?issent avec joie. Il a du sol pour son tricycle, de l'eau pour ses barques, tout le ciel, ? toute heure, pour ses cerfs-volants. Enfin, pour lui, s'il est question d'encre et d'alphabet, c'est dans une chambre o? l'air l?ger balance des parfums, que ce soit ceux de g?raniums plac?s ? deux pas ou les troublantes ?manations de la terre mouill?e.

Sorti, la veille, ? peine conscient de son infortune, d'un appartement parisien, Marc avait vu se d?ployer ces immenses bonheurs sous les auspices de deux vieillards v?n?rant ses actes et se disputant ses sourires. Les remontrances de sa grand'm?re fleuraient les pastilles et son grand-p?re, pour l'amuser, refoulant ses pleurs, s'ing?niait ? briller sans affectation dans des bouffonneries h?ro?ques. Par d?vouement ? l'insouciance et aux mille gaiet?s que r?clamait d'eux cette jeune t?te, l'amertume de leurs ?mes se fondait en miel et leurs corps, humili?s d'?tre encore en vie, se cramponnaient passionn?ment ? leur existence.

Le commandant apparaissait deux ou trois fois l'an. Nulle couleur ne marquait dans les entretiens cet homme adorant son m?tier, mais retranch? dans le silence d'un amant jaloux d?s que quelqu'un s'y permettait la moindre allusion. Il revenait tant?t des Indes et tant?t du Cap comme il f?t rentr? d'une ville d'eaux, pour se faire ?tourdir de potins vulgaires et d?plorer la politique des gens au pouvoir. Encore celle-ci n'?tait-elle vue que secondairement. Rien n'offrait l'int?r?t des alliances bretonnes, ni l'importance des chuchotements courant l'Armorique jusqu'? Saint-Nazaire et Cancale, pour cet esprit si limit? dans ses conceptions qu'il ne pouvait ch?rir la France qu'au prix d'un effort, d?pass?s les confins de sa p?ninsule. Lorsque Michel suivait ainsi la chronique locale que lui d?taillait son beau-p?re, son grand nez mince interrogeait, appr?ciait, notait et donnait seul toute la mesure de ses ?motions. Car, de sa bouche, il ne sortait que de rares paroles et ses prunelles fixaient toujours l'interlocuteur sans qu'il en jaill?t aucun feu.

Marc ne savait pas s'il l'aimait. Apr?s chacune de ses visites, il l'oubliait presque, puis, par une lettre, on apprenait son retour prochain, et il n'avait ? la pens?e de revoir son p?re ni m?contentement, ni plaisir. On l'e?t alors bien ?tonn? en lui expliquant qu'il devait plus de sa tendresse ? cet homme si triste, et d'ailleurs gracieux envers lui, qu'? sa vieille bonne, ses grands-parents, son ?ne et sa ch?vre.

Peu de gens fr?quentaient ? l'Amiraut?. C'?tait le nom qu'avaient donn? les voix d'alentour au manoir habit? par les Cortambert, en l'honneur du marin, trisa?eul de Marc, qui l'avait jadis fait construire. De temps ? autre, une vieille voiture ?tonnamment vaste y transportait, derri?re deux mules, le comte de Kerbrat, qu'accompagnait toujours sa fille pendant les vacances. Ce gentilhomme et l'excellent M. Cortambert nourrissaient une passion pour le jeu d'?checs qu'ils ne pouvaient, depuis longtemps, satisfaire qu'ensemble, faute de partenaires ? leur taille. Elle les aidait ? tuer les heures de certaines journ?es et les avait rendus, en outre, ?troitement amis.

Marc ne pla?ait rien au-dessus d'H?l?ne de Kerbrat. Il lui vouait cet amour qu'?prouvent les enfants pour les personnes s?rieuses qui s'occupent d'eux en se mettant ? leur port?e avec tant d'adresse qu'elles ne leur ?chappent de nulle part. Ses sentiments lui inspiraient de chercher au loin des expressions charg?es pour lui d'un sens myst?rieux qui lui parussent dignes de leur force. <> proclamait-il. <> disait-il encore, ayant, un jour, entendu lire et trouv? sublime cette na?ve inscription d'une gravure ancienne. La belle jeune fille, de son c?t?, flattait cette passion et d?clarait, pour le ravir, d'une voix p?n?tr?e: <> Alors, il se jetait contre ses jupes, l'escaladait comme un furieux pour saisir son cou, la tenait embrass?e avec effusion.

Elle s'int?ressait au bambin. Est-il une fille de dix-huit ans saine et d?licate que puisse laisser indiff?rente un enfant sans m?re? Par la flamme instinctive qui lui br?le le sein, elle sait trop bien ce qu'il lui manque de consid?rable et de quoi la mort l'a priv?. Puis, dans ses r?flexions, dans ses mani?res, Marc t?moignait continuellement d'un esprit sauvage dont la vivacit? choquait H?l?ne, mais dont l'accent et l'impr?vu lui semblaient exquis, l'attachaient ? lui plus encore. <> disait-elle souvent. Cependant, un sourire que d?cochait Marc, une gentillesse plac?e ? point, comme pour s'excuser suspendait le reproche qu'elle allait poursuivre. Et elle ?tait heureuse enfin d'avoir sa confiance.

On la voyait quelquefois seule ? l'Amiraut?. C'?tait les jours o? les morsures de ses vieilles douleurs tourmentaient M. de Kerbrat et o? lui-m?me, imp?rieusement, ?loignait sa fille, autant pour l'obliger ? se distraire que pour pouvoir, dans son fauteuil, g?mir ? son aise. H?l?ne entrait dans le salon, la figure gracieuse, et saluait Mme Cortambert. Mais elle n'avait d'yeux que pour Marc. Il la flairait, la taquinait, lui tirait sa jupe, courait cent fois du canap? au seuil de la pi?ce avec l'impatience d'un jeune chien. Finalement, ils partaient sous les beaux ombrages, accompagn?s de la bonne dame qu'ils quittaient bient?t pour se faufiler dans une ronce, et c'?taient des parties dont se grisait Marc jusqu'au moment o? la voiture attel?e de mules ramenait H?l?ne ? Quimper.

Le commandant qui, sous la glace de son expression, sous sa manie r?gionaliste et ses pr?jug?s, cachait un naturel timide et sensible, n'observait pas sans ?motion, entre ses voyages, l'affectueux d?vouement et la complaisance que t?moignait la jolie jeune fille ? son fils. Il devinait sa soci?t? profitable ? Marc et l'estimait plus rationnelle que celle de vieilles gens dont le coeur d?bordait de toute la faiblesse qu'y avait jet?e leur malheur. Marc ne pouvait rester toujours ? l'Amiraut?. Le cur? du village voisin l'instruisait, mais c'?tait un saint homme sans p?dagogie qui pataugeait ? faire piti? dans le rudiment. Sa connaissance de la grammaire n'?tait plus qu'une ombre, il d?clarait en riant d'aise que, pour l'addition, il devait compter sur ses doigts, sous peine de s'y reprendre ind?finiment sans jamais obtenir deux totaux semblables, quelques miracles et sainte Blandine constituaient pour lui ? peu pr?s toute l'histoire jusqu'aux Cap?tiens. C'?tait au plus si l'on pouvait, dans son enseignement, esp?rer que l'erreur en serait bannie quand elle e?t ?t? trop grossi?re. Michel Sor?, m?diocre esprit, mais grand travailleur, candidat malheureux ? l'?cole Navale et qui jamais n'avait cess? de se cultiver depuis qu'il naviguait pour le commerce, ne voyait pas sans d?plaisir cette incomp?tence pr?pos?e aux ?tudes de son seul enfant. D'autre part, la jeunesse, la beaut? d'H?l?ne agissaient sur lui avec force, le caressant, ? son insu, de la t?te au coeur dans les replis d'un naturel pr?cocement s?nile.

Il avait r?fl?chi, h?sit?, lutt?. L'observation ?tait venue lui pr?ter son aide et la statistique ses lumi?res. Dans les unions entre personnes d'?ges mal assortis qu'offrait alors la soci?t? de la p?ninsule, il avait relev? celles qui florissaient en regard de celles, moins nombreuses, o? s'?taient introduits des dissentiments. Puis, un matin, consid?rant que la d?f?rence l'obligeait ? des formes envers son beau-p?re, il lui avait communiqu? son tr?s vif d?sir d'?pouser H?l?ne de Kerbrat.

L'excellent homme avait mieux fait que l'encourager.

--Marc a besoin d'une direction, lui avait-il dit, et ce n'est pas de pauvres gens qu'?puise leur chagrin qu'elle peut lui venir, vous absent. Votre choix me para?t judicieux et noble. Vous saurez composer le bonheur d'H?l?ne, comme autrefois celui, si court, de ma pauvre fille. Si vous le permettez, mon cher enfant, je ferai moi-m?me la d?marche!

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