Read Ebook: Kazan by Curwood James Oliver Gruyer Paul Translator Postif Louis Translator
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 1518 lines and 67642 words, and 31 pagesTranslator: Paul Gruyer Louis Postif Release date: November 14, 2023 Original publication: Paris: G. Cr?s, 1925 Credits: Laurent Vogel ) JAMES-OLIVER CURWOOD KAZAN TRADUCTION DE PAUL GRUYER ET LOUIS POSTIF PARIS LES ?DITIONS G. CR?S ET Cie 21, RUE HAUTEFEUILLE, 21 DU M?ME AUTEUR Le Pi?ge d'or . Les Chasseurs de Loups . Bari, chien-loup . Les Coeurs les plus farouches . Le Grizzly . EN PR?PARATION: Les Nomades du Nord . Les Chasseurs d'Or . IL A ?T? TIR? DE CET OUVRAGE QUARANTE EXEMPLAIRES SUR VERG? PUR FIL LAFUMA NUM?ROT?S DE 1 A 30 ET DE 31 A 40. Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation r?serv?s pour tous pays. Copyright by Les ?ditions G. Cr?s et Cie, 1925 PR?FACE DES TRADUCTEURS Comme son fr?re Croc-Blanc dont Jack London nous a cont? si merveilleusement les ?volutions psychologiques et les multiples aventures, Kazan, que dans ce volume nous pr?sente Curwood, est un de ces chiens-loups employ?s dans le Northland am?ricain ? tirer les tra?neaux. Race mixte, mi-civilis?e et mi-sauvage, sup?rieurement intelligente et non moins robuste, o? fusionne le chien et le loup, et dont l'instinct est sans cesse tiraill? entre la compagnie de l'homme, affectueux parfois, souvent brutal, et la libert? reconquise. Sujet qui semble particuli?rement cher aux romanciers am?ricains et qu'ils s'efforcent tous de traiter chacun diff?remment, avec des effets et des p?rip?ties diverses. Ce que Curwood a, ici, plus particuli?rement d?peint en son h?ros-chien, c'est plus que l'influence de l'homme, celle de la femme sur la grosse b?te hirsute, capable d'?trangler quiconque d'un seul coup de gueule, et qui rampe, docile et ob?issante, aux pieds d'une ma?tresse aim?e. Et c'est son d?vouement aussi, sa fid?lit? touchante pour sa compagne de race, la louve aveugle, dont il est devenu, en un monde hostile, o? la lutte pour la vie est sans tr?ve, le seul guide et le seul soutien. Ce volume, comme tous ceux de Curwood, a le m?me attrait des choses vues et que nous d?peint fid?lement l'auteur, qui vit en contact perp?tuel avec elles. Univers bien lointain pour nous, qui n'en est que plus s?duisant, et qui nous tire singuli?rement de la contemplation de notre monde civilis? et de notre terre d'Occident. Et toujours, selon le syst?me qui lui est cher, Curwood unit au tragique la d?tente altern?e de l'esprit. A c?t? des souffrances du Northland, il en voit le sourire, quand rena?t le printemps, et les joies saines de l'?nergie physique et morale, chez ceux qui y vivent. En face de bien sombres pages, quoi de plus d?licieux que la peinture des travaux et des moeurs des castors qui, sous la conduite du vieux Dent-Bris?e, barrent le torrent pr?s duquel Kazan et la louve aveugle ont ?tabli leur g?te, et les contraignaient, quoi qu'ils en aient, ? d?guerpir devant l'inondation. Ajoutons que dans le professeur Paul Weyman, qui a fait serment un jour, ?merveill? de leur intelligence, de ne plus tuer de b?tes sauvages, Curwood s'est d?peint lui-m?me, chasseur jadis passionn? et qui, apr?s avoir beaucoup massacr?, s'est fait plus largement humain. Paul Gruyer et Louis Postif. KAZAN L'ENSORCELLEMENT Dans la confortable maison o? il se trouvait ? cette heure, Kazan ?tait couch?, muet et immobile, son museau gris reposant entre les griffes de ses deux pattes de devant, et les yeux mi-clos. Il semblait p?trifi? comme un bloc de rocher. Pas un muscle de son corps ne bougeait, pas un de ses poils ne remuait, ses paupi?res n'avaient pas un clignotement. Et cependant, sous cette apparente immobilit?, chaque goutte du sang sauvage qui coulait dans les veines de son corps splendide fr?missait en une ?motion intense, inconnue de lui jusque-l?. Chaque fibre de ses muscles puissants ?tait tendue comme un fil d'acier. On l'appelait < Toujours Kazan avait ignor? la peur. Jamais il n'avait ?prouv? le d?sir de fuir. Pas m?me en ce jour tragique o?, dans la for?t de sapins, il avait combattu contre un gros lynx gris, que finalement il avait tu?. Ici, dans cette maison, il ne savait pas ce qui l'effrayait. Et pourtant il avait peur. Il se rendait compte seulement qu'il se trouvait transplant? dans un univers totalement diff?rent de celui o? il avait toujours v?cu, et o? des tas de choses inconnues le faisaient fr?mir et l'alarmaient. C'?tait son premier contact avec la civilisation. Et il attendait, anxieux, que son ma?tre rev?nt dans la pi?ce ?trange o? il l'avait laiss?. La chambre en question ?tait remplie d'objets singuli?rement troublants. Il y avait surtout, accroch?es aux murs, dans des cadres dor?s, de grandes faces humaines, qui ne remuaient ni ne parlaient, mais qui le fixaient du regard comme personne encore ne l'avait jamais fait. Il se souvenait bien d'un de ses anciens ma?tres, qu'il avait vu gisant sur la neige, immobile et froid comme ces m?mes figures. Et, apr?s l'avoir longtemps flair?, il s'?tait rassis sur son derri?re, en lan?ant au loin son lugubre chant de la mort. Mais les gens appendus au mur, qui l'entouraient, avaient le regard d'?tres vivants. Cependant ils ne bougeaient pas plus que s'ils ?taient morts. Kazan, soudain, dressa l?g?rement les oreilles. Il entendit des pas, puis des voix qui parlaient bas. L'une des deux voix ?tait celle de son ma?tre. Quant ? l'autre... Un fr?missement avait couru dans son corps en l'?coutant. C'?tait une voix de femme, une voix rieuse. Et il lui semblait se ressouvenir, comme dans un r?ve, d'une voix semblable, qui portait en elle douceur et bonheur, et qui avait, au temps lointain de son enfance, r?sonn? ainsi ? son oreille. Il souleva la t?te, tandis qu'entraient son ma?tre et celle qui l'accompagnait. Et il les fixa tous deux, de ses yeux rouge?tres. Il connut ainsi que la jeune femme ?tait ch?re au ma?tre, car celui-ci l'enla?ait de son bras. A la lumi?re des flammes du foyer, il vit que la chevelure de la jolie cr?ature ?tait blonde et dor?e, que son visage ?tait rose comme la vigne d'automne et que ses yeux brillants ?taient pareils ? deux fleurs bleues. Lorsqu'elle l'aper?ut, elle poussa un petit cri et s'?lan?a vers lui. --Arr?te ch?re amie! jeta vivement le ma?tre, et sois prudente. La b?te est dangereuse... Mais, d?j?, la jeune femme s'?tait agenouill?e pr?s de Kazan, fine et mignonne comme un oiseau, et si jolie, avec ses yeux qui s'illuminaient merveilleusement et ses petites mains pr?tes ? se poser sur le gros chien. Kazan, tout perplexe, se demandait ce qu'il lui convenait de faire. Devait-il contracter ses muscles, pr?t ? s'?lancer et ? mordre? La femme ?tait-elle de la nature des choses mena?antes appendues au mur, et son ennemie? Fallait-il, sans tarder, bondir vers sa gorge blanche et l'?trangler? Il vit le ma?tre qui se pr?cipitait, p?le comme la mort... Sans s'effrayer cependant, la jeune femme avait descendu sa main sur la t?te de Kazan, dont tous les nerfs du corps avaient fr?mi ? cet attouchement. Dans ses deux mains elle prit la t?te du chien-loup et la tourna vers elle. Puis, inclinant tout pr?s son visage, elle murmura, en proie ? une violente ?motion: --Alors, c'est toi qui es Kazan, mon cher, mon vieux Kazan, mon chien-h?ros. C'est toi, m'a-t-il dit, qui lui as sauv? la vie et qui me l'as ramen? jusqu'ici, alors que tout le reste de l'attelage ?tait mort! Tu es mon h?ros... Et, le visage s'approchant de lui, plus pr?s, plus pr?s encore, Kazan, ? miracle entre les miracles, sentit ? travers sa fourrure, le contact doux et chaud. Il ne bougeait plus. C'?tait ? peine s'il osait respirer. Un long temps s'?coula avant que la jeune femme relev?t son visage. Quand elle se redressa, il y avait des larmes dans ses yeux bleus et l'homme, au-dessus du groupe qu'elle formait avec Kazan, continuait ? serrer les poings et les m?choires. --C'est de la folie! disait-il. Jamais je ne l'ai vu permettre ? quiconque de le toucher de sa main nue. Isabelle, recule-toi, je t'en prie!... Mais regarde-le, juste Ciel! Kazan, maintenant, g?missait doucement. Ses yeux ardents ?taient fix?s sur le visage de la jeune femme. Il semblait implorer ? nouveau la caresse de sa main, le fr?lement de sa figure. Un d?sir s'?tait empar? de lui, de se dresser vers elle. S'il l'osait, songeait-il, serait-il re?u ? coups de gourdin? Nulle malveillance, pourtant, n'?tait en lui. Pouce par pouce, il rampa vers la jeune femme et il entendit que le ma?tre disait: --?trange, ?trange... Isabelle, regarde-le! Add to tbrJar First Page Next Page |
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