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Munafa ebook

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Words: 4918 in 2 pages

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tions qui me puisse figurer cette diff?rence, & qui ait p? la porter ? la faire, j'ai pens? qu'elle ne l'avoit faite que sur un souvenir dont l'origine ne peut ?tre que dans ce qu'elle a v? dans ses premi?res ann?es, & dont elle n'a plus qu'une id?e confuse: aussi, ajouta-t-elle tout de suite, au reste ce sont des id?es si ?loign?es, qu'il n'y faut pas compter beaucoup.

Extrait de Me. Duplessis.

Non contente de ces premi?res ?preuves, je me fis apporter un petit canot d'?corce d'arbre, qui m'avoit ?t? envoy? avec les Sauvages, pour me faire voir ce qui leur tenoit lieu de nos grands vaisseaux pour voyager sur mer & sur les lacs. C'est une mani?re de petite chaloupe ou flobard fort ?troit & comme pinc? par les deux bouts, comme pour mieux couper l'eau de quel c?t? qu'il tourne; la plus grande partie ne pouvant contenir qu'une personne. En lui faisant voir celui-ci, long de plus de deux pieds, je lui demandai si elle connoissoit cela: oh oui, dit-elle, j'en ai bien id?e; mais il me semble qu'ils n'?toient pas tout-?-fait comme celui-l?; ils ?toient comme couverts tout-?-fait, & il me semble qu'il n'y avoit qu'un trou au milieu, o? on ?toit jusqu'au milieu du corps, & qu'on couroit comme cela de c?t? & d'autre sans avoir peur. Comme cette description du canot ?toit toute conforme ? celle que Me. Duplessis me donne du canot des Esquimaux, de laquelle s?rement, Mlle. le Blanc n'avoit aucune connoissance, je ne doutai plus qu'elle ne f?t de cette nation, & qu'elle ne tint d'origine la description qu'elle me fit du canot couvert des Esquimaux. On en jugera comme moi en lisant les extraits de mes Relations en l'autre part.

N?. 4.

Vous aurez enfin vos Sauvages cette ann?e, Madame & tr?s-ch?re amie, &c. Les Esquimaux sont les Sauvages des Sauvages. On voit dans les autres nations des mani?res humaines quoiqu'extraordinaires; mais dans ceux-ci tout est f?roce & presque incroyable. Le fort de leur nation est vers la baye d'Hudson dans le nord; il y en a sur les c?tes de la terre de Labrador, pa?s extr?mement froid. Ce sont des Antropophages qui mangent les hommes quand ils les peuvent attraper. Ils sont petits, blancs & fort gras. Malgr? la rigueur du climat, ils n'allument presque jamais de feu; on croit qu'ils adorent cet ?l?ment. Ils mangent la viande crue, & leur nourriture plus ordinaire est la chair de loups marins. Ils s'habillent de la peau de ces animaux; ils en font aussi des sacs o? ils serrent pour le mauvais temps provision de cette chair coup?e par morceaux. Ils sont aussi friands de l'huile qu'on en fait, que les yvrognes le sont du vin. Ils ont des trous souterrains o? ils se fourrent, & y entrent ? 4 pattes comme des b?tes; & quelquefois l'hyver ils se font des cabanes de neige sur la glace de quelques bayes, o? il y a plus de cent pieds d'eau sous eux: ils demeurent l? sans se chauffer, mais ils mettent double robbe de peaux de loups marins. Les femmes, qui cousent tr?s-proprement se font de petites tuniques de peaux d'oiseaux, la plume en dedans, qui les ?chauffe, & d'autres tuniques de boyeaux d'ours blancs, qu'elles ouvrent apr?s les avoir gratt?s comme pour faire du boudin; elles assemblent ces bandes en forme de chemises, qu'elles mettent sur leur tunique de peau, pour que la pluye ne les p?n?tre point. Elles mettent leurs petits enfans dans leur dos, entre la chair & la tunique, en sorte qu'elles tirent ces pauvres innocens par dessous le bras, ou par dessus l'?paule pour les faire tetter: elles leur mettent seulement une esp?ce de braye qu'elles changent lorsqu'elles sont sales. Ce qui sert de culotte aux hommes n'a point d'ouverture, cela est fait ? peu-pr?s comme un tablier de Brasseur, mais plus ?troit; ils le lient ? leur ceinture avec une corde. Celle des femmes est ouverte; & quand elles s'ass?yent ? terre, leur si?ge ordinaire, elles tirent la queue de leur habit, qui est longue, entre leurs jambes, par un instinct de modestie.

Depuis que les Basques, les Mallouins & les N?gocians Fran?ois de ce Pa?s-ci ont des postes ?tablis ? Labrador pour la p?che du Loup marin, les Esquimaux les approchent quelquefois, & m?me traitent avec eux. Personne n'entend leur Langue; mais ils sont fort ing?nieux pour se faire entendre par signes. Ils sont adroits & font eux-m?mes les outils qui leur sont propres. Ils travaillent le fer, & passent les peaux. Ils construisent des canots avec des cuirs qui ne prennent point l'eau, & ils les couvrent par-dessus de mani?re qu'il y a au milieu une ouverture comme ? une bourse, dans laquelle un homme seul se met, & liant ? sa ceinture cette esp?ce de bourse, prend un aviron ? deux p?les, comme il y en a un ci-joint, & affrontent avec cela les plus mauvais temps & les poissons les plus forts. Ils ont beau tourner dans ce canot, ils se retrouvent toujours droits. Ils nagent ? droite & ? gauche ?galement selon la n?cessit?. Ils font aussi de petites chaloupes de bois, que les femmes menent en ramant ? reculons comme les matelots.

Quand ils viennent la nuit pr?s les habitations des Fran?ois, on fait tirer sur eux deux ou trois coups de pierriers; cela les fait fu?r comme des oiseaux; car ils craignent le feu & tous les autres hommes, c'est ce qui fait qu'ils ne font point de feu de peur que la lueur ou la fum?e ne les fassent d?couvrir. Ils ont mang? autrefois plusieurs de nos Fran?ois; mais je s?ais de quelques autres, qui en ayant ?t? attaqu?s, s'?toient trouv?s les plus forts, & en avoient tu? quelques-uns, que pour cacher leur meurtre, & ne pas s'attirer la vengeance de cette nation ils avoient jett? ces corps morts ? la mer; mais que ces hommes n'enfoncent jamais dans l'eau, mais flottent dessus comme du li?ge. On attribue cette propri?t? ? ce qu'ils ne se nourrissent que de graisse & d'huile de poissons.

On a pris quelques petites Esquimaudes que l'on a apprivois?es ici; j'en ai v? mourir dans notre H?pital; c'?toit des filles fort gentilles, blanches, propres & bien chr?tiennes, qui ne conservoient rien de sauvage. Elles parloient bon Fran?ois, & quoiqu'elles se plussent dans les maisons o? elles demeuroient, elles ne v?curent pas long-temps, non plus que les autres Sauvages qui sont chez les Fran?ois. On ach?te ici ces sortes d'esclaves bien chers, ? cause de la raret? des domestiques, & l'on n'en est pas mieux, car ils meurent bien-t?t.

N?. 5.

La source du Fleuve St. Laurent, &c. Ce Fleuve a 20 ou 22 lieues de large ? son embouchure, &c. D'un c?t? l'Isle perc?e; c'est un gros rocher perc? ? jour..... Les Basques & les Mallo?ins y font la p?che de la Morue en temps de paix, &c. De l'autre c?t? du Fleuve on voit la grande terre de Labrador ou des Esquimaux, qui sont des peuples si f?roces, qu'on n'a jamais p? les humaniser..... Les Danois sont les premiers qui ont d?couvert cette nation..... Elle est remplie de Ports, de Bayes, o? les barques de Quebec ont accoutum? d'aller troquer les peaux de loups marins que leur apportent ces Sauvages pendant l'?t?..... Voici comment cela se fait.

D?s que ces barques ont mouill? l'anchre... ces Sauvages viennent dans des petits canots de peaux de Loups marins, qui sont cousues ensemble, qui sont faits ? peu-pr?s comme des navettes de Tisserand, au milieu desquels on voit un trou... o? ils se renferment, assis sur leurs talons au moyen d'une corde. Ils rament de cette mani?re avec des palettes... sans se pancher crainte de renverser. D?s qu'ils arrivent... ils montrent leurs pelleteries au bout de l'aviron, & marquent en m?me-temps ce qu'ils demandent.... Couteaux, poudre, balles, fusils, haches, chaudi?res, &c. Enfin chacun montre ce qu'il a, & ce qu'il pr?tend avoir en ?change. Le march? conclu, ils re?oivent & donnent au bout d'un b?ton. Si ces Sauvages ont la pr?caution de ne pas entrer dans nos b?timens, nous avons aussi celle de ne nous pas laisser investir par une trop grande quantit? de canots; car ils ont enlev? assez souvent de petits vaisseaux pendant que les Matelots ?toient occup?s ? manier & remuer les pelleteries & les marchandises. Il faut bien se tenir sur ses gardes avec eux pendant la nuit; car ils ont des chaloupes qui vont aussi v?te que le vent, & dans lesquelles ils se mettent trente ou quarante hommes. C'est par cette raison que les Malouins qui p?chent la morue dans le petit Nord, & les Espagnols ? Portochoua, sont oblig?s d'armer des barques longues pour courir la c?te & les poursuivre; car il n'y a gu?res d'ann?e qu'ils ne surprennent ? terre quelques ?quipages, & qu'ils ne les tuent..... Il est constant qu'ils sont plus de trente mille combattans; mais si l?ches & si poltrons, que 500 Clistinos de la Baye d'Hudson ont acco?tum? d'en battre cinq ou six mille. Leur pa?s est grand, car il s'?tend depuis la c?te vis-?-vis l'Isle de Minguan jusqu'au d?troit d'Hudson. Ils passent tous les jours ? l'Isle de Terre-neuve par le d?troit de Bellisle, qui n'a que sept lieues.

N?. 6.


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