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Munafa ebook

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Words: 19940 in 9 pages

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L'Illustration, No. 3675, 2 Ao?t 1913

LA REVUE COMIQUE, par Henriot.

LE DOSSIER DES MASSACRES D'OTAGES PAR LES BULGARES

LE MASSACRE DES OTAGES DE SER?S

Donc, avant-hier, sur des indications qu'on nous avait donn?es, nous nous dirige?mes tous quatre ? quelques kilom?tres au nord de Livounovo, ? droite de la route qui suit la Strouma, en partant du lit dess?ch? d'un affluent de cette rivi?re dont les cartes ne donnent pas le nom. On nous avait dit: Peut-?tre vous souvenez-vous, en effet, de cette nouvelle que donn?rent les journaux qu'en quittant Ser?s, sous la menace de l'arm?e grecque, les Bulgares avaient emmen? un certain nombre d'otages, dont on ne savait ce qu'i's ?taient devenus. Leurs cadavres, c'?taient leurs cadavres, dont on nous indiquait la place. Nous cherch?mes longtemps; nous avions les points de rep?re, la rivi?re dess?ch?e, le bouquet d'arbres, le chemin, un vallonnement entre deux monticules. Enfin, l'un de nous fit: Une acre odeur de putr?faction nous saisit aux narines, cette odeur chaude, p?n?trante, persistante et ignoble ? faire d?faillir, de fermentation des chairs, dont j'ai d?j? ?prouv?, ? Casablanca, l'atroce naus?e. Elle nous guide; nous d?couvr?mes un cadavre, puis un autre, et quel cadavre!

Mais la nuit approchait et nous n'avions pas eu le temps de faire en nous les r?serves d'?nergie n?cessaires. Nous d?cid?mes de remettre au lendemain matin notre sinistre recherche. C'?tait hier, j'ai les yeux pleins encore de l'?pouvantable vision. Nous en avons trouv? sept. Le premier est ?loign? du second de deux cents m?tres, et trois cents m?tres s?parent celui-ci des quatre autres, dispos?s presque parall?lement ? quelques m?tres de distance, le dernier est juch? sur un talus, ? uns quinzaine de m?tres. Celui-ci a tr?buch? sans doute; il a perdu sa chaussure et n'est tomb? que deux m?tres plus loin; cet autre, frapp? dans le dos, est tomb? sur la face et tout son corps est d?j? ? demi enfonc? sous ia coul?e des pluies dans la terre meuble d'un champ. Un troisi?me a re?u sur le cr?ne un terrible coup de fusil, ass?n? avec une telle force que la crosse bris?e a ?t? lanc?e ? un m?tre de lui, et, un peu plus loin, dans un buisson, nous retrouvons le fusil auquel s'adapte exactement la crosse, et couvert de sang coagul? auquel adh?rent les cheveux; il est encore charg? de ses cinq balles.

Pr?s d'un autre cadavre, nous trouvons aussi une crosse bris?e, mais l'assassin, sans doute, a remport? son fusil. Un cinqui?me, couch? en croix sur le dos, les mains et les doigts crisp?s dans le sol, montre un visage noir, une bouche ouverte qui semble hurler encore d'?pouvante. Il me rappelle ces deux cadavres p?trifi?? que l'on voit ? Pomp?i: membres tordus et bouches ouvertes, comme s'ils n'avaient pas cess?, ? travers les si?cles, de crier sous la morsure de la lave.

Ayant souci de m?nager la sensibilit? de ceux qui me lisent, je n'insisterai pas davantage sur l'horreur de ce spectacle. Je ne vous dirai rien de la volont? qu'il nous a fallu pour poursuivre, le nez bouch? et les yeux glac?s d'horreur, notre sinistre reconnaissance, mais il ?tait n?cessaire qu'elle f?t accomplie.

Nous avons photographi? ces affreux d?bris et ces photographies seront publi?es. On saura que ce sont l?, entre autres, des victimes d'une arm?e r?guli?re et non de comitadjis que l'on d?savoue. Car ces notables de Ser?s furent les prisonniers de l'arm?e, emmen?s par l'arm?e en retraite. Et les malheureux que nous avons devant nous n'?taient pas des paysans de la contr?e o? nous les retrouvions, c'?taient des gens de la ville, bien habill?s, avec des costumes de drap ou de serge, des bottines neuves, des chaussettes, des chapeaux, enfin des messieurs. Et ils sont bien de Ser?s, car trois d'entre eux purent ?tre reconnus et identifi?s.

La guerre est une oeuvre horrible.

GEORGES. BOURDON.

LES BLESSURES DES BALLES BULGARES


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