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Munafa ebook

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Words: 100521 in 14 pages

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M?MOIRES

POUR SERVIR A

L'HISTOIRE DE MON TEMPS

PAR

M. GUIZOT

TOME SEPTI?ME

PARIS MICHEL L?VY FR?RES, LIBRAIRES ?DITEURS RUE VIVIENNE, 2 BIS, ET BOULEVARD DES ITALIENS, 15 ? LA LIBRAIRIE NOUVELLE

?LECTIONS DE 1842.--MORT DE M. LE DUC D'ORL?ANS. LOI DE R?GENCE .

M. Royer-Collard et le g?n?ral Foy.--Par quels motifs je me suis appliqu? ? garder toute l'ind?pendance de ma pens?e et de ma conduite en pr?sence des sentiments et des d?sirs populaires.--Mes entretiens avec le comte Sim?on et M. Jouffroy peu avant leur mort.--Leur opinion sur notre politique.--Caract?re et r?sultats des ?lections de la Chambre des d?put?s en juillet 1842.--Mort de M. le duc d'Orl?ans.--Ma correspondance diplomatique apr?s sa mort.--Attitude des gouvernements europ?ens.--Conversation du prince de Metternich avec le comte de Flahault.--Obs?ques de M. le duc d'Orl?ans ? Paris et ? Dreux.--Pr?paration et pr?sentation du projet de loi sur la r?gence.--Discussion de ce projet dans les deux Chambres.--Le duc de Broglie, M. Dupin, M. Thiers, M. de Lamartine, M. Berryer et moi.--Sollicitude du roi Louis-Philippe.--Adoption du projet.--M. le duc d'Orl?ans et son caract?re.--Cons?quences de sa mort.

M. Royer-Collard voyait un jour le g?n?ral Foy pensif et un peu triste apr?s un discours excellent qui n'avait pas obtenu un succ?s aussi populaire ni aussi prompt qu'il l'e?t souhait?:

M. Royer-Collard parlait en connaisseur plut?t qu'en acteur politique; il ?tait homme de m?ditation plus que d'action, et il tenait plus ? manifester fi?rement sa pens?e qu'? faire pr?valoir sa volont?. Le g?n?ral Foy avait une ambition plus pratique et plus compliqu?e; il voulait r?ussir dans les ?v?nements comme dans les esprits, dans la foule comme parmi les connaisseurs. C'est, de nos jours, la difficult? et l'honneur du gouvernement libre que les hommes publics aient besoin de ce double succ?s. Pendant bien des si?cles, ils n'ont eu gu?re ? se pr?occuper des spectateurs ni des penseurs: soit qu'ils ne recherchassent que leur propre fortune, soit qu'ils eussent ? coeur de servir les int?r?ts du prince et du pays, ils poursuivaient leur but selon leurs propres id?es, sans avoir incessamment affaire ? de hardis publicistes, ? d'exigeants critiques et ? tout un peuple pr?sent ? toutes leurs paroles et ? tous leurs actes. Il fallait sans doute qu'en d?finitive ils triomphassent de leurs adversaires et qu'ils r?ussissent dans ce qu'ils avaient entrepris; mais ils n'?taient pas tenus d'?tre, ? chaque pas, compris et accept?s ? tous les degr?s de l'?chelle sociale. Ils sont maintenant soumis ? cette rude condition; ils font les affaires et ils vivent sous les yeux d'une soci?t? tout enti?re attentive, pleine ? la fois de doctes et d'ignorants, tous raisonneurs et curieux, tous en mesure de manifester et de soutenir leurs int?r?ts, l?gitimes ou ill?gitimes, leurs id?es justes ou fausses. Entre toutes ces influences et toutes ces exigences, tant?t de la foule, tant?t des connaisseurs, M. Royer-Collard, qui ne leur demandait rien, pouvait librement choisir; mais le g?n?ral Foy, qui aspirait au pouvoir pour son parti et pour lui-m?me, ne pouvait se dispenser de compter avec toutes et de leur faire ? toutes leur part. Il y e?t ?t? encore bien plus oblig? si une mort pr?matur?e ne l'e?t arr?t? dans sa carri?re, et si, apr?s la r?volution de 1830, il e?t ?t? appel? en effet ? gouverner.

On m'a souvent reproch? de ne pas tenir assez de compte des sentiments et des d?sirs populaires. On ne sait pas combien, m?me avant de le subir, je me suis pr?occup? de ce reproche. Je suis plus enclin qu'on ne pense au d?sir de plaire, ? l'esprit de conciliation, et je connais tout le prix comme tout le charme de cette sympathie g?n?rale qu'on appelle la popularit?: Il est vrai que j'ai souvent c?d? ? mes amis, autant par laisser-aller que par n?cessit?, et quelquefois avec regret. Plus d'une fois aussi, j'aurais volontiers c?d? ? mes adversaires; je n'ai jamais, quoi qu'on en ait dit, poursuivi dans le gouvernement l'application et le triomphe d'une th?orie; jamais non plus aucun sentiment violent envers les personnes ne m'a fait repousser les transactions et les concessions qui sont partout inh?rentes au succ?s et au progr?s. C'est par une tout autre cause et dans une tout autre disposition que j'ai souvent et obstin?ment r?sist? aux instincts populaires. Avant d'entrer dans la vie publique, j'ai assist? ? la R?volution et ? l'Empire; j'ai vu, aussi clair que le jour, leurs fautes et leurs d?sastres d?river de leurs entra?nements, tant?t des entra?nements de l'esprit, tant?t des entra?nements de la force; la R?volution s'est livr?e au torrent des innovations, l'Empire au torrent des conqu?tes. Ni ? l'un ni ? l'autre de ces r?gimes les avertissements n'ont manqu?; ni pour l'un, ni pour l'autre, la bonne politique n'a ?t? un secret tardivement d?couvert; elle leur a ?t? bien des fois indiqu?e et conseill?e, tant?t par les ?v?nements, tant?t par les sages du temps; ils n'ont voulu l'accepter ni l'un ni l'autre; la R?volution a v?cu sous le joug des passions populaires, l'empereur Napol?on sous le joug de ses propres passions. Il en a co?t? ? la R?volution les libert?s qu'elle avait proclam?es, ? l'Empire les conqu?tes qu'il avait faites, et ? la France des douleurs et des sacrifices immenses. J'ai port? dans la vie publique le constant souvenir de ces deux grands exemples, et la r?solution, instinctive encore plus que pr?m?dit?e, de rechercher en toute occasion la bonne politique, la politique conforme aux int?r?ts comme aux droits du pays, et de m'y tenir en repoussant tout autre joug. Quiconque ne conserve pas, dans son jugement et dans sa conduite, assez d'ind?pendance pour voir ce que sont les choses en elles-m?mes, et ce qu'elles conseillent ou commandent, en dehors des pr?jug?s et des passions des hommes, n'est pas digne ni capable de gouverner. Le r?gime repr?sentatif rend, il est vrai, cette ind?pendance d'esprit et d'action infiniment plus difficile pour les gouvernants, car il a pr?cis?ment pour objet d'assurer aux gouvern?s, ? leurs id?es et ? leurs sentiments comme ? leurs int?r?ts, une large part d'influence dans le gouvernement; mais la difficult? ne supprime pas la n?cessit?, et les institutions qui procurent l'intervention du pays dans ses affaires lui en garantiraient bien peu la bonne gestion si elles r?duisaient les hommes qui en sont charg?s au r?le d'agents dociles des id?es et des volont?s populaires. La t?che du gouvernement est si grande qu'elle exige quelque grandeur dans ceux qui en portent le poids, et plus les peuples sont libres, plus leurs chefs ont besoin d'avoir aussi l'esprit libre et le coeur fier. Qu'ils aient ? justifier incessamment l'usage qu'ils font de leur libert? dans leur pouvoir et qu'ils en r?pondent, rien de plus juste, ni de plus n?cessaire; mais la responsabilit? suppose pr?cis?ment la libert?, et quand Th?mistocle disait ? Eurybiade irrit? de sa r?sistance: il tenait la conduite et le langage que doit tenir, dans un pays libre, tout homme digne de le servir.


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