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Munafa ebook

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Words: 45792 in 22 pages

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Jean-Henri Fabre SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES

Livre I ?tude sur l'instinct et les moeurs des insectes

Table des mati?res

Pour tous les yeux attentifs, c'est un spectacle ? la fois ?trange et d'une grandeur singuli?re que celui des insectes industrieux d?ployant dans leurs travaux l'art le plus raffin?. L'instinct port? ainsi au plus haut degr? dont la nature offre des exemples, confond la raison humaine. Le trouble de l'esprit augmente, lorsque intervient l'observation patiente et minutieuse de tous les d?tails de la vie des ?tres les mieux dou?s sous le rapport de l'instinct.

E. Blanchard.

CHAPITRE I LE SCARAB?E SACR?

Les choses se pass?rent ainsi. Nous ?tions cinq ou six: moi le plus vieux, leur ma?tre, mais encore plus leur compagnon et leur ami; eux, jeunes gens ? coeur chaleureux, ? riante imagination, d?bordant de cette s?ve printani?re de la vie qui nous rend si expansifs et si d?sireux de conna?tre. Devisant de choses et d'autres, par un sentier bord? d'hy?bles et d'aub?pines, o? d?j? la C?toine dor?e s'enivrait d'am?res senteurs sur les corymbes ?panouis, on allait voir si le Scarab?e sacr? avait fait sa premi?re apparition au plateau sablonneux des Angles, et roulait sa pilule de bouse, image du monde pour la vieille ?gypte; on allait s'informer si les eaux vives de la base de la colline n'abritaient point, sous leur tapis de lentilles aquatiques, de jeunes tritons, dont les branchies ressemblent ? de menus rameaux de corail; si l'?pinoche, l'?l?gant petit poisson des ruisselets, avait mis sa cravate de noces, azur et pourpre; si, de son aile aigu?, l'hirondelle, nouvellement arriv?e, effleurait la prairie, pourchassant les tipules, qui s?ment leurs oeufs en dansant; si, sur le seuil d'un terrier creus? dans le gr?s, le l?zard ocell? ?talait au soleil sa croupe constell?e de taches bleues; si la mouette rieuse, venue de la mer ? la suite des l?gions de poissons qui remontent le Rh?ne pour frayer dans ses eaux, planait par bandes sur le fleuve en jetant par intervalles son cri pareil ? l'?clat de rire d'un maniaque; si... mais tenons-nous-en l?; pour abr?ger, disons que, gens simples et na?fs, prenant un vif plaisir ? vivre avec les b?tes, nous allions passer une matin?e ? la f?te ineffable du r?veil de la vie au printemps.

Les ?v?nements r?pondirent ? nos esp?rances. L'?pinoche avait fait sa toilette; ses ?cailles eussent fait p?lir l'?clat de l'argent; sa gorge ?tait frott?e du plus vif vermillon. ? l'approche de l'aulastome, grosse sangsue noire mal intentionn?e, sur le dos, sur les flancs, ses aiguillons brusquement se dressaient, comme pouss?s par un ressort. Devant cette attitude d?termin?e, le bandit se laisse honteusement couler parmi les herbages. La gent b?ate des mollusques, planorbes, physes, limn?es, humait l'air ? la surface des eaux. L'hydrophile et sa hideuse larve, pirates des mares, tant?t ? l'un tant?t ? l'autre en passant tordaient le cou. Le stupide troupeau ne paraissait pas m?me s'en apercevoir. Mais laissons les eaux de la plaine et gravissons la falaise qui nous s?pare du plateau. L?-haut, des moutons p?turent, des chevaux s'exercent aux courses prochaines, tous distribuant la manne aux bousiers en liesse.

Voici ? l'oeuvre les col?opt?res vidangeurs ? qui est d?volue la haute mission d'expurger le sol de ses immondices. On ne se lasserait pas d'admirer la vari?t? d'outils dont ils sont munis, soit pour remuer la mati?re stercorale, la d?pecer, la fa?onner, soit pour creuser de profondes retraites o? ils doivent s'enfermer avec leur butin. Cet outillage est comme un mus?e technologique, o? tous les instruments de fouille seraient repr?sent?s. Il y a l? des pi?ces qui semblent imit?es de celles de l'industrie humaine; il y en a d'autres d'un type original, o? nous pourrions nous- m?mes prendre mod?le pour de nouvelles combinaisons.

Le Copris espagnol porte sur le front une vigoureuse corne, pointue et recourb?e en arri?re, pareille ? la longue branche d'un pic. ? semblable corne, le Copris lunaire adjoint deux fortes pointes taill?es en soc de charrue, issues du thorax; et entre les deux, une protub?rance ? ar?te vive faisant office de large racloir. Le Bubas Bubale et le Bubas Bison, tous les deux confin?s aux bords de la M?diterran?e, sont arm?s sur le front de deux robustes cornes divergentes, entre lesquelles s'avance un soc horizontal fourni par le corselet. Le Minotaure Typh?e porte sur le devant du thorax, trois pointes d'araire, parall?les et dirig?es en avant, les lat?rales plus longues, la m?diane plus courte. L'Onthophage taureau a pour outil deux pi?ces longues et courbes qui rappellent les cornes d'un taureau; l'Onthophage fourchu a pour sa part une fourche ? deux branches, dress?es d'aplomb sur sa t?te aplatie. Le moins avantag? est dou?, tant?t sur la t?te, tant?t sur le corselet, de tubercules durs, outils obtus que la patience de l'insecte sait toutefois tr?s-bien utiliser. Tous sont arm?s de la pelle, c'est-?-dire qu'ils ont la t?te large, plate et ? bord tranchant; tous font usage du r?teau, c'est-?-dire qu'ils recueillent avec leurs pattes ant?rieures dentel?es.

Comme d?dommagement ? sa besogne orduri?re, plus d'un exhale l'odeur forte du musc, et brille sous le ventre du reflet des m?taux polis. Le G?otrupe hypocrite a par dessous l'?clat du cuivre et de l'or; le G?otrupe stercoraire a le ventre d'un violet am?thyste. Mais, en g?n?ral, leur coloration est le noir. C'est aux r?gions tropicales qu'appartiennent les bousiers splendidement costum?s, v?ritables bijoux vivants. Sous les bouses de chameau, la Haute-?gypte nous pr?senterait tel Scarab?e qui rivalise avec le vert ?clatant de l'?meraude; la Guyane, le Br?sil, le S?n?gal, nous montreraient tels Copris d'un rouge m?tallique, aussi riche que celui du cuivre, aussi vif que celui du rubis. Si cet ?crin de l'ordure nous manque, les bousiers de nos pays ne sont pas moins remarquables par leurs moeurs.

Quel empressement autour d'une m?me bouse! Jamais aventuriers accourus des quatre coins du monde n'ont mis telle ferveur ? l'exploitation d'un placer californien. Avant que le soleil soit devenu trop chaud, ils sont l? par centaines, grands et petits, p?le-m?le, de toute esp?ce, de toute forme, de toute taille, se h?tant de se tailler une part dans le g?teau commun. Il y en a qui travaillent ? ciel ouvert, et ratissent la surface; il y en a qui s'ouvrent des galeries dans l'?paisseur m?me du monceau, ? la recherche des filons de choix; d'autres exploitent la couche inf?rieure pour enfouir sans d?lai leur butin dans le sol sous- jacent; d'autres, les plus petits, ?miettent ? l'?cart un lopin ?boul? des grandes fouilles de leurs forts collaborateurs. Quelques-uns, les nouveaux venus et les plus affam?s sans doute, consomment sur place; mais le plus grand nombre songe ? se faire un avoir qui lui permette de couler de longs jours dans l'abondance, au fond d'une s?re retraite. Une bouse, fra?che ? point, ne se trouve pas quand on veut au milieu des plaines st?riles du thym; telle aubaine est une vraie b?n?diction du ciel; les favoris?s du sort ont seuls un pareil lot. Aussi les richesses d'aujourd'hui sont-elles prudemment mises en magasin. Le fumet stercoraire a port? l'heureuse nouvelle ? un kilom?tre ? la ronde, et tous sont accourus s'amasser des provisions. Quelques retardataires arrivent encore, au vol ou p?destrement.


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