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![]() : Sido; suivi de Les vrilles de la vigne by Colette - French fiction; Short stories French@FreeBooksTue 07 Nov, 2023 COLETTE DE L'ACAD?MIE GONCOURT suivi de HACHETTE Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation r?serv?s pour tous pays. --Et pourquoi cesserais-je d'?tre de mon village? Il n'y faut pas compter. Te voil? bien fi?re, mon pauvre Minet-Ch?ri, parce que tu habites Paris depuis ton mariage. Je ne peux pas m'emp?cher de rire en constatant combien tous les Parisiens sont fiers d'habiter Paris, les vrais parce qu'ils assimilent cela ? un titre nobiliaire, les faux parce qu'ils s'imaginent avoir mont? en grade. A ce compte-l?, je pourrais me vanter que ma m?re est n?e boulevard Bonne-Nouvelle! Toi, te voil? comme le pou sur ses pieds de derri?re parce que tu as ?pous? un Parisien. Et quand je dis un Parisien... Les vrais Parisiens d'origine ont moins de caract?re dans la physionomie. On dirait que Paris les efface! Elle s'interrompait, levait le rideau de tulle qui voilait la fen?tre: --Ah! voici Mlle Th?venin qui prom?ne en triomphe, dans toutes les rues, sa cousine de Paris. Elle n'a pas besoin de le dire, que cette dame Qu?riot vient de Paris: beaucoup de seins, les pieds petits, et des chevilles trop fragiles pour le poids du corps; deux ou trois cha?nes de cou, les cheveux tr?s bien coiff?s... Il ne m'en faut pas tant pour savoir que cette dame Qu?riot est caissi?re dans un grand caf?. Une caissi?re parisienne ne pare que sa t?te et son buste, le reste ne voit gu?re le jour. En outre, elle ne marche pas assez et engraisse de l'estomac. Tu verras beaucoup, ? Paris, ce mod?le de femme-tronc. Ainsi parlait ma m?re, quand j'?tais moi-m?me, autrefois, une tr?s jeune femme. Mais elle avait commenc?, bien avant mon mariage, de donner le pas ? la province sur Paris. Mon enfance avait retenu des sentences, excommunicatoires le plus souvent, qu'elle lan?ait avec une force d'accent singuli?re. O? prenait-elle leur autorit?, leur suc, elle qui ne quittait pas, trois fois l'an, son d?partement? D'o? lui venait le don de d?finir, de p?n?trer, et cette forme d?cr?tale de l'observation? Ne l'euss?-je pas tenu d'elle, qu'elle m'e?t donn?, je crois, l'amour de la province, si par province on n'entend pas seulement un lieu, une r?gion ?loign?s de la capitale, mais un esprit de caste, une puret? obligatoire des moeurs, l'orgueil d'habiter une demeure ancienne, honor?e, close de partout, mais que l'on peut ouvrir ? tout moment sur ses greniers a?r?s, son fenil empli, ses ma?tres fa?onn?s ? l'usage et ? la dignit? de leur maison. En vraie provinciale, ma charmante m?re, "Sido", tenait souvent ses yeux de l'?me fix?s sur Paris. Th??tres de Paris, modes, f?tes de Paris, ne lui ?taient ni indiff?rents, ni ?trangers. Tout au plus les aimait-elle d'une passion un peu agressive, rehauss?e de coquetteries, bouderies, approches strat?giques et danses de guerre. Le peu qu'elle go?tait de Paris, tous les deux ans environ, l'approvisionnait pour le reste du temps. Elle revenait chez nous lourde de chocolat en barre, de denr?es exotiques et d'?toffes en coupons, mais surtout de programmes de spectacles et d'essence ? la violette, et elle commen?ait de nous peindre Paris dont tous les attraits ?taient ? sa mesure, puisqu'elle ne d?daignait rien. D'un geste, d'un regard elle reprenait tout. Quelle promptitude de main! Elle coupait des bolducs roses, d?cha?nait des comestibles coloniaux, repliait avec soin les papiers noirs goudronn?s qui sentaient le calfatage. Elle parlait, appelait la chatte, observait ? la d?rob?e mon p?re amaigri, touchait et flairait mes longues tresses pour s'assurer que j'avais bross? mes cheveux... Une fois qu'elle d?nouait un cordon d'or sifflant, elle s'aper?ut qu'au g?ranium prisonnier contre la vitre d'une des fen?tres, sous le rideau de tulle, un rameau pendait, rompu, vivant encore. La ficelle d'or ? peine d?roul?e s'enroula vingt fois autour du rameau rebout?, ?tay? d'une petite ?clisse de carton... Je frissonnai, et crus fr?mir de jalousie, alors qu'il s'agissait seulement d'une r?sonance po?tique, ?veill?e par la magie du secours efficace scell? d'or... Il ne lui manquait, pour ?tre une provinciale type, que l'esprit de d?nigrement. Le sens critique, en elle, se dressait vigoureux, versatile, chaud et gai comme un jeune l?zard. Elle happait au vol le trait marquant, la tare, signalait d'un ?clair des beaut?s obscures, et traversait, lumineuse, des coeurs ?troits. Free books android app tbrJar TBR JAR Read Free books online gutenberg More posts by @FreeBooks![]() : Hosanna by Shaw Catharine Hardy E Stuart Illustrator - Bible stories English Juvenile literature@FreeBooksTue 07 Nov, 2023
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