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Read Ebook: Le Horla by Maupassant Guy De
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next Page Prev PageEbook has 1431 lines and 44225 words, and 29 pagesAu lieu de conclure par ces simples mots: < Ceux qui le dirigent sont aussi sots; mais au lieu d'ob?ir ? des hommes, ils ob?issent ? des principes, lesquels ne peuvent ?tre que niais, st?riles et faux, par cela m?me qu'ils sont des principes, c'est-?-dire des id?es r?put?es certaines et immuables, en ce monde o? l'on n'est s?r de rien, puisque la lumi?re est une illusion, puisque le bruit est une illusion. Je d?nais chez ma cousine, Mme Sabl?, dont le mari commande le 76e chasseurs ? Limoges. Je me trouvais chez elle avec deux jeunes femmes, dont l'une a ?pous? un m?decin, le docteur Parent, qui s'occupe beaucoup des maladies nerveuses et des manifestations extraordinaires auxquelles donnent lieu en ce moment les exp?riences sur l'hypnotisme et la suggestion. Il nous raconta longuement les r?sultats prodigieux obtenus par des savants anglais et par les m?decins de l'?cole de Nancy. Les faits qu'il avan?a me parurent tellement bizarres, que je me d?clarai tout ? fait incr?dule. < < Ma cousine, tr?s incr?dule aussi, souriait. Le docteur Parent lui dit:--Voulez-vous que j'essaie de vous endormir, Madame? --Oui, je veux bien. Elle s'assit dans un fauteuil et il commen?a ? la regarder fixement en la fascinant. Moi, je me sentis soudain un peu troubl?, le coeur battant, la gorge serr?e. Je voyais les yeux de Mme Sabl? s'alourdir, sa bouche se crisper, sa poitrine haleter. Au bout de dix minutes, elle dormait. --Mettez-vous derri?re elle, dit le m?decin. Et je m'assis derri?re elle. Il lui pla?a entre les mains une carte de visite en lui disant: < Elle r?pondit: --Je vois mon cousin. --Que fait-il? --Il se tord la moustache. --Et maintenant? --Il tire de sa poche une photographie. --Quelle est cette photographie? --La sienne. C'?tait vrai! Et cette photographie venait de m'?tre livr?e, le soir m?me, ? l'h?tel. --Comment est-il sur ce portrait? --Il se tient debout avec son chapeau ? la main. Donc elle voyait dans cette carte, dans ce carton blanc, comme elle e?t vu dans une glace. Les jeunes femmes, ?pouvant?es, disaient: < Mais le docteur ordonna: < Puis il la r?veilla. En rentrant ? l'h?tel, je songeais ? cette curieuse s?ance et des doutes m'assaillirent, non point sur l'absolue, sur l'insoup?onnable bonne foi de ma cousine, que je connaissais comme une soeur, depuis l'enfance, mais sur une supercherie possible du docteur. Ne dissimulait-il pas dans sa main une glace qu'il montrait ? la jeune femme endormie, en m?me temps que sa carte de visite? Les prestidigitateurs de profession font des choses autrement singuli?res. Je rentrai donc et je me couchai. Or, ce matin, vers huit heures et demie, je fus r?veill? par mon valet de chambre, qui me dit: --C'est Mme Sabl? qui demande ? parler ? Monsieur tout de suite. Je m'habillai ? la h?te et je la re?us. Elle s'assit fort troubl?e, les yeux baiss?s, et, sans lever son voile, elle me dit: --Mon cher cousin, j'ai un gros service ? vous demander. --Lequel, ma cousine? --Cela me g?ne beaucoup de vous le dire, et pourtant, il le faut. J'ai besoin, absolument besoin, de cinq mille francs. --Allons donc, vous? --Oui, moi, ou plut?t mon mari, qui me charge de les trouver. J'?tais tellement stup?fait, que je balbutiais mes r?ponses. Je me demandais si vraiment elle ne s'?tait pas moqu?e de moi avec le docteur Parent, si ce n'?tait pas l? une simple farce pr?par?e d'avance et fort bien jou?e. Mais, en la regardant avec attention, tous mes doutes se dissip?rent. Elle tremblait d'angoisse, tant cette d?marche lui ?tait douloureuse, et je compris qu'elle avait la gorge pleine de sanglots. Je la savais fort riche et je repris: --Comment! votre mari n'a pas cinq mille francs ? sa disposition! Voyons r?fl?chissez. ?tes-vous s?re qu'il vous a charg?e de me les demander? Elle h?sita quelques secondes comme si elle e?t fait un grand effort pour chercher dans son souvenir, puis elle r?pondit: --Oui..., oui... j'en suis s?re. --Il vous a ?crit? Elle h?sita encore, r?fl?chissant. Je devinai le travail torturant de sa pens?e. Elle ne savait pas. Elle savait seulement qu'elle devait m'emprunter cinq mille francs pour son mari. Donc elle osa mentir. --Oui, il m'a ?crit. --Quand donc? Vous ne m'avez parl? de rien, hier. --J'ai re?u sa lettre ce matin. --Pouvez-vous me la montrer? Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page |
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