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![]() : Journal d'un sous-officier 1870 by Delorme Am D E - Franco-Prussian War 1870-1871 Personal narratives; France. Armée 48. régiment d'infanterie; Franco-Prussian War 1870-1871 Regimental histories 48. régiment d'infanterie FR Guerres@FreeBooksTue 06 Jun, 2023 JOURNAL D'UN SOUS-OFFICIER AM?D?E DELORME ?CHOS DES PREMIERS REVERS Le malheur aigrit. De l? les r?criminations qui se sont entre-crois?es, violentes, acerbes, au lendemain de nos d?sastres. Nul n'a voulu de bonne foi accepter sa part de responsabilit?. Chacun, au lieu de sonder sa conscience, a regard? autour de soi, au-dessus ou au-dessous, selon sa situation, et il lui a ?t? facile de d?couvrir des griefs chez autrui, car il n'est personne qui n'ait eu quelque reproche ? s'adresser. Notre faiblesse ?tait notoire, et le gouvernement imp?rial fut inexcusable de lancer la France dans une folle aventure. Mais a-t-on oubli? comment le peuple fran?ais avait accueilli les premi?res tentatives de cr?ation de la garde nationale mobile? Malgr? leur fiert? de compter le mar?chal Niel parmi leurs compatriotes, les riverains de la Garonne re?urent mal ses d?crets. Ils y r?pondirent en brisant les r?verb?res de Toulouse. Le sort des armes n'e?t-il pas chang?, cependant, si, ? la fin de juillet, quatre-vingts l?gions, organis?es de longue main, avaient pu seconder les efforts de la vaillante arm?e du Rhin? A vrai dire, les reproches amers ?clat?rent plus tard. Ce fut d'abord de la stupeur ? la nouvelle des d?sastres de Wissembourg, de Froeschwiller et de Forbach. Pr?cieux patrimoine, l'honneur national s'appr?cie ? sa valeur, comme la sant?, quand il a subi une atteinte. La vie sembla s'arr?ter ? Toulouse. Industrie, commerce, tout fut suspendu. Les boutiques restaient ? demi closes, les usines ch?maient. D?s le matin, toute la population se portait sur la place du Capitole. Bourgeois modestes, ouvriers en blouse, aristocrates ? la mise ?l?gante, ?tudiants un peu d?braill?s, tous, confondus en une foule inqui?te, venaient chercher vainement sur les murs de l'H?tel de Ville l'annonce d'un retour de la fortune. Ces hommes demeuraient mornes, silencieux, comme implant?s dans le sol de la place. Ils s'en arrachaient parfois, d'attente lasse, pour aller inutilement demander si les nouvelles n'?taient pas retenues ? la pr?fecture. Dans ce va-et-vient, personne n'osait marcher t?te haute. Les amis s'accostaient tristement, avec de longs serrements de main et des hochements de t?te d?courag?s, comme pour s'annoncer mutuellement l'agonie d'un ?tre cher. Les rares officiers laiss?s dans les d?p?ts circulaient ? peine, ne se montrant plus au caf?. Par piti? pour eux, on les ?vitait. Du reste, la honte de la d?faite appesantissait le front de tous les Fran?ais, indistinctement, et ils n'osaient plus se regarder en face. ?nervantes journ?es que ces journ?es d'attente du mois d'ao?t, pendant lesquelles on voulait douter, on voulait esp?rer encore. Il fallut se r?signer. Les premiers revers furent confirm?s, avec l'aggravation des plus navrants d?tails. Pourtant le mar?chal de Mac-Mahon ralliait ? Ch?lons les d?bris h?ro?ques de Froeschwiller; Bazaine massait autour de Metz l'arm?e du Rhin, que Forbach avait ? peine entam?e. La victoire, si longtemps attach?e ? nos armes, nous reviendrait peut-?tre. Mais il n'y a pas de douleur si cruelle qu'il ne faille s'en distraire, parce que s'impose l'obligation de vivre. Le marchand forc?ment revint ? son comptoir, l'ouvrier reprit ses outils, en proie ? une sourde rancoeur. Seuls, dans un si grave p?ril, les oisifs durent continuer ? subir le sentiment de leur inutilit?. Pour moi, j'allais avoir vingt ans. Jamais je n'avais r?v? batailles, et, ? mon grand regret, je ne comptais pas des lieutenants g?n?raux, ni le moindre mareschal de camp dans mes ascendants. Mon p?re ?tait un actif industriel; il avait le d?sir d'?tendre le cercle de ses op?rations ? mesure que chacun de ses quatre fils serait en ?ge de le seconder. Je commen?ais ? m'initier aux affaires, quand la guerre ?clata. Rien ne m'avait donc pr?par? ? l'id?e d'?tre soldat un jour; mais le malheur suscite des vocations soudaines, et il y a des gr?ces d'?tat. Partout, dans les casernes, dans les ?tablissements priv?s, des ?coles s'?taient ouvertes spontan?ment, d?s la d?claration de guerre, pour l'instruction des cadres de la garde nationale mobile. Je m'?tais fait inscrire au gymnase L?otard, et j'avais d'abord suivi les cours sans plan d?termin?, par imitation de mes camarades qui aimaient mieux devenir officiers que simples gardes. Mais je ne tardai pas ? me passionner pour le maniement du fusil, pour l'?cole de peloton et de compagnie, pour l'escrime ? la ba?onnette. La nuit venue, j'allais, accompagn? d'un de mes jeunes fr?res, faire de longues courses au pas gymnastique, pour m'assouplir et m'entra?ner. Nous rentrions rouges, haletants, ?puis?s; mais ces efforts avaient d?j? leur r?compense. Ils m'?pargnaient les insomnies durant lesquelles je ne cessais de repasser tous les d?tails d?sesp?rants apport?s par le t?l?graphe. Apr?s un bon somme, l'id?e fixe des progr?s ? faire pour h?ter le d?part me reprenait au r?veil, et je retournais de bonne heure au gymnase. Avant de d?crocher les fusils du r?telier, nous nous pressions autour des moniteurs, pour avoir des nouvelles du ma?tre de la maison. L?otard, le c?l?bre acrobate, ?tait atteint de la petite v?role. Chez cet athl?te, alors dans la force de l'?ge, la maladie avait pris tout d'un coup une violence extr?me. Il d?lirait sans repos, et, ce qui nous attachait le plus ? lui, c'est que son d?lire se changeait en fureur patriotique. Il ne voyait que des Prussiens autour de lui, dans ses hallucinations. Malgr? l'affaiblissement de la fi?vre, les restes de sa vigueur le rendaient encore redoutable; il ne fallait pas moins de deux hommes robustes pour le veiller sans cesse, et, presque d'heure en heure, ils avaient ? lutter corps ? corps avec lui, afin de le maintenir dans le lit d'o? il voulait s'?lancer pour courir sus aux ennemis de la France. Il mourut un matin dans un de ces terribles acc?s. Cependant, la l?gion des mobiles de la Haute-Garonne s'organisa et mes camarades du gymnase y obtinrent tous des grades. J'estimai d?s lors qu'il n'?tait pas trop ambitieux de ma part de pr?tendre faire ma partie comme simple soldat. Le soir, ? la table de famille, j'annon?ai mon intention de m'engager. Cette d?claration ?clata comme un obus. A l'exception du compagnon de mes courses nocturnes, personne n'y ?tait pr?par?. Pour les parents, un fils est toujours un enfant: la premi?re manifestation virile ?tonne de sa part, inqui?te un peu, lors m?me qu'il ne s'ensuivrait pas un danger imm?diat. D?s qu'il revendique l'entier usage de son libre arbitre, le jeune homme ?chappe aux siens, en supprimant l'action d'une sollicitude tendre et avis?e. A l'heure critique o? nous ?tions, le p?ril ?tait certain et tout proche. La pens?e en fit venir ? ma m?re deux grosses larmes, qui un instant voil?rent ses yeux bleus, puis roul?rent silencieusement sur son doux visage r?sign?. Mon p?re, mal remis de sa surprise, se contenta de me faire une r?ponse ?vasive. Free books android app tbrJar TBR JAR Read Free books online gutenberg More posts by @FreeBooks![]() : The Blood Red Dawn by Dobie Charles Caldwell - San Francisco (Calif.) Fiction@FreeBooksTue 06 Jun, 2023
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