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Munafa ebook

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Words: 112154 in 30 pages

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LA CATH?DRALE DE STRASBOURG PENDANT LA R?VOLUTION

?tudes sur l'histoire politique et religieuse de l'Alsace

PAR

RODOLPHE REUSS

PR?FACE.

La plupart de nos lecteurs connaissent, au moins dans ses traits g?n?raux, l'histoire des ?difices religieux de Strasbourg pendant la crise r?volutionnaire. Chang?s en magasins de fourrages, en ateliers militaires, voire m?me en ?tables, apr?s la suppression du culte, ils furent tous plus ou moins maltrait?s par l'administration terroriste et ses adh?rents, de 1793 ? 1794. Ornements ext?rieurs, vitraux, pierres tombales, inscriptions fun?raires, mobilier d'?glise, furent enlev?s ou d?truits, l? o? ne se trouva point quelque citoyen habile et courageux, pour emp?cher, du moins partiellement, ces actes de violence et de profanation. La cath?drale devait ?tre tout naturellement expos?e, plus que toute autre ?glise, ? des attentats de ce genre. Le sort de cet ?difice pendant la dur?e de la R?volution n'est pas inconnu, sans doute, le r?cit des sc?nes tour-?-tour ?mouvantes et tumultueuses, dont il fut alors le th??tre, a ?t? sommairement retrac? dans la plupart des descriptions arch?ologiques consacr?es ? ce monument de l'art, depuis un demi-si?cle et plus. Mais notre cath?drale est si ch?re ? tout enfant de Strasbourg, quelles que soient du reste ses opinions politiques et religieuses, elle tient une si grande place dans ses impressions artistiques et ses souvenirs d'enfance, qu'on ne verra pas sans quelque int?r?t, je l'esp?re, un tableau plus ?tendu des ?v?nements qui se rapportent, de pr?s ou de loin, ? son histoire d'alors.

Un mot encore, avant de terminer cette courte pr?face. Nous ne saurions nous flatter de contenter tout le monde, en entrant dans le vif de notre sujet et en traitant avec certains d?tails des questions aussi d?licates que celles que nous rencontrerons sur notre chemin. La R?volution est trop pr?s de nous, ou plut?t, tous, tant que nous sommes, que nous le voulions ou non, nous sommes encore trop plong?s dans le grand courant historique, n? de 1789, pour que les id?es et les impressions si contradictoires d'alors ne soient pas toujours vivantes parmi nous. Toutes les ?motions, douces ou violentes, par lesquelles ont pass? nos grands-p?res, tous les sentiments d'enthousiasme, de haine ou d'effroi qu'ils ont ressentis au spectacle des sc?nes que nous allons voir ensemble, vibrent encore dans nos ?mes, et les malheurs communs eux-m?mes n'ont pu faire dispara?tre encore chez tous cet antagonisme bient?t s?culaire. Je dois donc forc?ment me r?signer ? choquer une partie de mes lecteurs, soit en jugeant autrement certains hommes et leurs actions, soit en n'appr?ciant pas comme eux certains ?v?nements historiques. Peut-?tre m?me aurai-je le malheur de m?contenter ? la fois les partisans de l'ancien r?gime et ceux des id?es nouvelles, les adh?rents de l'unit? catholique et ceux de la libre pens?e, en m'effor?ant de rester ?quitable pour les uns et pour les autres. Je t?cherai du moins de ne froisser, de parti pris, aucune conviction sinc?re, et de ne jamais oublier qu'il y a sans doute parmi mes lecteurs plus d'un descendant des personnages qui figureront dans mon r?cit. Mais je revendique en m?me temps pour moi le droit le plus ?vident de l'historien, celui de signaler avec franchise les erreurs et les fautes du pass?, d'autant que c'est le seul moyen parfois d'en emp?cher le retour. On voudra donc bien m'accorder ? l'occasion le b?n?fice de cette parole bien connue d'un orateur c?l?bre: ,,L'histoire doit des ?gards aux vivants; elle ne doit aux morts que la v?rit?!"

NOTES POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE LA Cath?drale de Strasbourg pendant la R?volution.

Au moment o? s'ouvrait l'ann?e 1789, la Cath?drale de Strasbourg, autour de laquelle allaient s'engager tant de comp?titions, puis des luttes si violentes, semblait devoir jouir en toute tranquillit? des hommages que les touristes de l'Europe enti?re venaient payer ? ses splendeurs. Jamais ses visiteurs n'avaient ?t? plus nombreux, ainsi que l'attestent encore tant de noms, obscurs ou connus, grav?s avec plus ou moins d'art sur les pierres m?mes du vieil ?difice. Il avait ?t? d?barrass? depuis peu des mis?rables ?choppes et boutiques, group?es autour de sa base et que nous repr?sentent les gravures du dix-huiti?me si?cle. L'architecte de la Cath?drale, Jean-Georges Goetz, les avait remplac?es par ces arcades n?o-gothiques, d'un go?t remarquablement pur pour l'?poque, qui lui forment encore aujourd'hui comme une ceinture. On l'avait enlaidie, par contre, il faut bien l'avouer, en dressant sur la plate-forme cette lourde et massive demeure des gardiens, que cent ans d'existence n'ont pas rendue plus attrayante ? nos yeux. Fi?re de ses richesses artistiques, elle l'?tait plus encore de ses richesses mat?rielles et du nombreux et brillant ?tat-major eccl?siastique group? dans son choeur et tout autour de ses autels.

Dans cette France de l'ancien r?gime, o? foisonnaient les grands noms nobiliaires, il n'y avait point de chapitre qui p?t rivaliser, m?me de loin, avec celui de l'Eglise Cath?drale de Strasbourg. Son chef ?tait ? la fois prince de la tr?s sainte Eglise romaine et prince du Saint-Empire romain-germanique. Il avait ?t? grand-aum?nier de France, ambassadeur ? Vienne, et, malgr? les r?v?lations f?cheuses du proc?s du Collier, le dernier des Rohan qui ait port? la m?tre strasbourgeoise, continuait ? tenir le premier rang dans la province. Autour de lui venaient se ranger vingt-quatre pr?lats, chanoines capitulaires ou domiciliaires, presque tous princes, soit en France, soit en Allemagne, ou du moins comtes du Saint-Empire. Trois Rohan, quatre Hohenlohe, un Croy, un La Tr?moille s'y rencontraient avec deux Truchsess, six Koenigsegg et quatre princes ou comtes de Salm. Les autres stalles capitulaires ?taient vacantes en 1789 et ne devaient plus ?tre occup?es.

Au-dessous de ces grands seigneurs, richement dot?s et splendidement log?s pour la plupart, se trouvaient les vingt pr?bendiers b?n?ficiaires du Grand-Choeur, le personnel de la ma?trise, le clerg? s?culier, attach? ? la paroisse de Saint-Laurent et toute une s?rie de fonctionnaires eccl?siastiques accessoires. Privil?gi?s de l'ordre des choses existant, ils devaient perdre forc?ment ? tout changement politique ou social. Aussi ne pouvaient-ils ?tre qu'hostiles aux id?es nouvelles qui allaient enfin bouleverser l'Etat, apr?s avoir, depuis longtemps d?j?, travaill? les esprits. D?s l'aurore de la R?volution, c'est ? l'ombre de la Cath?drale que viennent se grouper les ?l?ments de r?sistance et ce que nous appellerions aujourd'hui le parti r?actionnaire.


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