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: Lettres à l'Amazone by Gourmont Remy De Vibert P E Pierre Eug Ne Illustrator - Authors French Correspondence; Gourmont Remy de 1858-1915 Correspondence; Barney Natalie Clifford 1877-1972 Correspondence; Critics France Correspondence@FreeBooksThu 08 Jun, 2023 C'est une singuli?re morale que celle qui fait voir dans le plaisir une diminution de soi-m?me. Des hommes en sont venus ? ?prouver une sorte de honte de la joie qu'ils ont tir?e de leurs sens secrets. Et ce n'est pas de l'hypocrisie; ils sont sinc?res; leur honte est v?ritable. Les plus libres l'?prouvent ou l'ont ?prouv?e, sinon devant eux-m?mes, devant leurs fr?res. A quelle profondeur les obscures puissances du christianisme n'ont-elles pas ravag? notre conscience naturelle! On ?prouve je ne sais quelle fiert? ? se sentir capable des plaisirs des yeux, des plaisirs de l'oreille, des plaisirs m?me de la bouche, mais il est tenu pour cynique, celui qui s'avoue capable ou coupable d'autres jouissances. Elles passent en effet pour grossi?res. Elles s'exercent, disent-ils, avec le corps et avec les parties du corps les moins honorables, comme s'il y avait autre part que dans la coutume une hi?rarchie de biens?ances sensuelles, comme si les yeux ou les oreilles n'?taient des organes mat?riels. D'ailleurs le plaisir sexuel ne fait-il point retentir ces sens sup?rieurs et crus particuli?rement spirituels et ne les confond-il point en un seul d'une magnifique amplitude? Que seraient les joies de l'amour sans la vue, sans l'odorat, sans l'ou?e, sans le go?t, sans l'esprit et le sentiment, sans l'intelligence, et comment peut-on les comprendre, r?duites ? l'exercice du seul sens g?n?sique? La volupt? na?t de l'accord de tous les sens unis sous la ma?trise d'un sens supr?me qui les m?ne tous au m?me but dans un concert harmonique. Et il n'y a que la volupt? qui puisse r?aliser une telle union, ce qui permettrait, en dehors de toute exp?rience, de pr?dire sa sup?riorit? n?cessaire sur tout autre exercice sensuel ou sensoriel, ce qui est tout ? fait la m?me chose. Mais l'exp?rience seule permet de s'en donner la preuve ? soi-m?me. On ne la r?ussit pas toujours, on la r?ussit m?me rarement; de plus, je suis persuad? qu'un tr?s grand nombre d'hommes et un bien plus grand nombre de femmes ne le trouv?rent ou ne le trouveront jamais. La plupart se contentent d'un ? peu pr?s qui, quoique tr?s satisfaisant encore, ne d?termine en eux qu'une conviction mod?r?e. Les femmes cherchent quelquefois avec passion cette pierre philosophale et se retirent persuad?es qu'elle n'est qu'une chim?re. L'homme, du moins, l'entrevoit toujours, et sa ferveur en est augment?e. Les ?coles de volupt? sont si m?diocres! Dou? de meilleures aptitudes, l'?tre pr?dispos? doit inventer et cr?er presque tout. Mais c'est en ce genre que le g?nie est rare et facile ? d?courager. Je suis obscur ? dessein. On m'accuserait de d?pravation, moi qui ne pense, comme un bon jardinier, qu'? la culture naturelle des sens! Du moins dirai-je que je tiens pour un ?tre incomplet celui qui n'a pas tir? de ses organes tout le plaisir qu'ils contiennent. Je trouve, ainsi que le disait Bernier, que c'est un grand p?ch? contre la nature. Ils n'ont vraiment pas le droit de se plaindre d'elle, ceux qui ont n?glig? ses pr?sents et qui, de tout ce qu'elle offre aux hommes, n'ont choisi que ses fruits amers, n'ont voulu mordre que dans le brou des noix vertes. Douce amie, qui m'?coutez, je n'ai jamais pu me r?soudre ? m?priser un plaisir, quelle que f?t sa nature, et c'est pourquoi j'ai ?crit ceci sans nulle hypocrisie. Je connais la vanit? de tout, mais je sais aussi que ce qui est ou ce qui fut est moins vain que ce qui n'exista jamais. Puisque notre vie est born?e, puisque nous en connaissons ? peu pr?s le terme, puisque nous ne sommes pas des enfants qu'on dupe avec des mots, n'ayons honte ni de notre humanit? ni de ses merveilleuses faiblesses. Comme je n'oublie rien de ce que vous dites, je me souviendrai toujours qu'ayant fait je ne sais quelle allusion ? ces gens qui veulent para?tre , vous me corrige?tes: La place d'un bel ?tre humain est ? leur niveau exactement. C'est m?me la gloire des hommes de les avoir compliqu?es, multipli?es ? l'infini. Non, pas encore ? l'infini, h?las! LETTRE ONZI?ME L'AMOUR Parler d'amour avec une jeune femme, c'est un des plaisirs de notre civilisation d?licate. Il faudrait vraiment ?tre le dernier des pasteurs m?thodistes, pour n'y point trouver d'agr?ment. Mais il n'est gu?re de femme qui n'en trouve aussi, m?me avec le moins s?duisant des hommes, m?me la moins dispos?e ? se laisser s?duire, m?me celle qui par sa nature physiologique ne peut pas ?tre s?duite. Je ne dis point que ces discours n'?veillent point chez l'homme qui se donne ? ce jeu quelques mouvements confus, ni que la femme, m?me dont les d?sirs vont plus loin ou plus pr?s, n'?prouve pas quelque faible et passag?re curiosit? pour celui qui analyse avec elle les grands secrets. La femme dissocie mal l'?motion intellectuelle de l'?motion physique. C'est m?me sa plus ?vidente sup?riorit? naturelle sur l'homme que toutes ses ?motions, sans jamais se contrarier ni se contredire, se recueillent plus s?rement en un centre unique, d'o? elles irradient dans toutes les directions. Les femmes sont la nature m?me, qui ignore si profond?ment la distinction du spirituel et du temporel. Leur attention, dans un entretien sur les choses de la vie, ?coute de toutes les parties de leur corps, et c'est ce qui en fait le charme sup?rieur. Quand l'homme qui converse avec elles sur le ton de l'intimit? a, malgr? les apparences, ? quoi elles s'arr?tent peu, quelque chose de f?minin dans la contexture nerveuse, il se fait un accord charmant entre ces deux ?tres qui ne se touchent que du bout de leurs antennes et se p?n?trent tr?s bien, d'autant m?me qu'ils r?prouvent toute arri?re-pens?e et ne s'imaginent ni l'un ni l'autre r?aliser la grande union. Quand elle doit se faire, elle a lieu d'abord, mais, d?nou?e, laisse en g?n?ral peu d'espoir ? ces r?alisations tendrement intellectuelles. C'est ? vous et de vous que je parle, Amazone, et de moi aussi. Nos esprits ont un sexe, nous le savons, et aussi que c'est la cause de leur plaisir. Il n'est m?me pas n?cessaire que tous les deux en soient ?galement persuad?s et ma propre conviction suffit ? colorer nos rapports d'?me. Rien ne peut faire, conqu?rante en d'autres territoires, ceinte du baudrier et l'arc tendu sous votre pied nu, que vous ne soyez pour moi Art?mis et que vous ne rec?liez en votre coeur toutes les puissances de la femme. Toutes les amiti?s d'homme ? femme sont ainsi, et toutes ont ce caract?re de la ferveur, de la crainte et de la curiosit?, quand elles s'?tablissent entre deux ?tres sans hypocrisie et qui veulent jouir de leur valeur naturelle. Les ?mes ont un son fondamental qu'elles r?servent ou qu'elles donnent selon la mani?re dont elles sont frapp?es, et ce son d'harmonie peut ?tre tr?s diff?rent de celui qu'elles ont l'habitude de rendre. Ah! mon amie, je veux expliquer l'insaisissable et encore je ne veux pas l'expliquer clairement, parce qu'il y est des nuances dont le myst?re ne doit ?tre per?u que de ceux qui les portent en eux-m?mes. Qui sait si l'amiti? dont je parle n'est pas un d?sir si profond qu'il en est obscur, comme ces puits o? l'on ne voit pas, mais o? l'on devine le ciel r?percut?. Mais c'est un d?sir qui se laisse contempler avec s?r?nit?; loin de troubler les eaux, il les clarifie et, loin de les faire bouillonner, il les apaise. C'est le ferment de la paix, de la joie et de la s?r?nit?. On a mis en doute ce caract?re de s?r?nit? des amiti?s d'homme ? femme, parce que pr?cis?ment on a soup?onn? que le d?sir qu'elles contenaient ?tait toujours synonyme d'inqui?tude et de bouleversement int?rieur. Mais on a oubli? que le milieu o? il tombe n'est pas favorable ? son d?veloppement et tend en principe ? le maintenir sur les limites de la croissance. Sans doute, on voit des amiti?s de ce genre tourner ? l'amour, un jour d'absence, un jour de rupture dans les habitudes, un jour d'orage o? l'odeur des fleurs monte ? la t?te, en toute occasion o? l'?quilibre des sentiments se d?place brusquement. Mais quoi! De ce que tout est possible dans l'histoire de la vie, on ne peut se refuser ? consid?rer les choses sous leur aspect le plus g?n?ral et le plus logique. De ce qu'on a vu de tendres amiti?s intellectuelles se transformer en amour, on ne peut pas conclure qu'un tel ?tat soit instable et qu'on ne puisse s'y confier de bonne foi. C'est la malignit? des hommes, et surtout des femmes, ? qui toute affection semble un vol fait ? elles-m?mes, qui ont falsifi? l'amiti? tendre, dont les d?lices d?passent la conception ordinaire et brutale de la vie. Ils disent que c'est de l'amour qui s'ignore, de la passion ind?cise et qui tremble devant son ombre, et bien d'autres choses, mais qu'importent les d?finitions; les mots peuvent-ils caract?riser avec justesse des sentiments si particuliers qu'ils ?chappent aux mots m?mes qui voudraient les emprisonner? Il n'est pas au pouvoir d'un homme de consid?rer avec indiff?rence une jeune femme qui lui permet de lire parfois au fond de son ?me. Trop d'effluves se d?gagent de ce contact spirituel et corporel ? la fois, car l'?me, ?manation du corps, en est la synth?se et l'essence. On est loin aujourd'hui, malgr? les th?ories antiques des philosophes ? la mode, de faire de l'?me et du corps deux forces oppos?es et, comme on croyait jadis, engag?es dans une perp?tuelle guerre. Ce qu'on appelle l'?me n'est qu'une odeur, parfum ou poison, o? se r?sument les puissances des organes. Respirer l'?me, c'est respirer le corps sous sa forme la plus pure et la plus assimilable. Il n'est donc pas possible qu'un commerce intellectuel entre un homme et une femme ne soit pas impr?gn? d'?l?ments sexuels, lesquels sont les ?l?ments dominants de la constitution des ?tres. Ce commerce doit donc aboutir ? des plaisirs, qui sont des volupt?s, r?sultat qui diff?rencie absolument l'amiti? intersexuelle de l'amiti? ordinaire o? les ?l?ments sexuels ne sont pas per?us, de m?me que notre oeil, dans l'ordinaire de la vie physique, ne per?oit pas les rayons ultra-violets. Ah! qu'il est donc difficile de se tirer d'une analyse qui n'a encore jamais ?t? faite! Et dire que, comme r?compense, on ne pr?voit gu?re que la certitude de n'?tre aucunement compris et de rebuter la paresse des esprits les plus fraternels! Mais vous comprendrez, vous, mon amie, et cela me suffira. D'ailleurs, je ne me dissimule pas qu'une analyse psychologique n'a gu?re de valeur que comme description des mouvements int?rieurs de celui qui analyse. Que peut-on observer, en effet, si ce n'est soi-m?me, et quelle garantie a-t-on que soi-m?me et les autres soient des ?tres pareils? Nous sommes , du moins, selon un mot de votre langue, si nous sommes dissemblables, et la proximit? des ?mes permet qu'elles se penchent l'une sur l'autre, comme les sommets de deux grands peupliers que courbe un m?me vent, mais qui se rel?vent d'un effort in?gal. Je ne vous ai presque pas appel?e Amazone, au cours de cette Lettre, parce que je me la suis adress?e un peu aussi ? moi-m?me, et que je ne vous y ai consid?r?e que dans vos relations avec votre ami. Amazone pour les autres, mais vous ne pr?tendez pas me faire la guerre, ? moi! Je ne suis pas Achille, que vos soeurs vinrent provoquer sous les murs de Troie. Mais, comme lui, je serais inconsolable si je vous avais bless?e. Comme ces vieilles histoires sont commodes pour dire obscur?ment ce qu'on veut dire tout de m?me pour son contentement particulier, selon le sens qu'on donne ? la vie dans la m?lancolie solitaire du matin ou dans le trouble du soir! Mes jours, o? on dirait pourtant qu'il ne se passe rien, sont plus oscillants que les mar?es de l'oc?an, car ils subissent des mouvements plus profonds encore et plus irr?guliers. Tant?t la mer d?couvre de longues ?tendues de sables riants, sous le soleil, tant?t elle s'avance tumultueuse jusqu'au rivage dont elle ensevelit tous les espoirs. Et je ne sais plus lequel de ces ?tats est le plus normal et le meilleur. L'espoir est un grand embarras. LETTRE DOUZI?ME Free books android app tbrJar TBR JAR Read Free books online gutenberg More posts by @FreeBooks: Hints for painters decorators and paper-hangers. Being a selection of useful rules data memoranda methods and suggestions for house ship and furniture painting paper-hanging gilding color mixing and other matters useful and instructive to painters and dec@FreeBooksThu 08 Jun, 2023
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